CPE : «Tout ce qu’on veut, c’est de conserver nos acquis»

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Par Cynthia Martel
CPE : «Tout ce qu’on veut, c’est de conserver nos acquis»
Sylvain Pratte de la CSN, Stéphane Janvier, parent, et Dominique Jutras, présidente du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Coeur du Québec. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

GRÈVE. Les travailleuses en CPE, affiliées au Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Coeur du Québec (CSN), en ont soupé que les négociations pour leur convention collective, échue depuis plus de trois ans, demeurent extrêmement ardues. C’est pour cette raison qu’une centaine d’entre elles ont manifesté tout l’avant-midi devant le CPE Les P’tites abeilles.

«Lors de la dernière journée de négo (le 4 mai), la partie patronale a encore maintenu et dit qu’elle maintiendrait encore beaucoup de ses demandes. Donc aujourd’hui, c’est simplement de leur dire : « nous on est dehors, en grève, parce qu’on n’est pas contentes de la façon dont ça se déroule. On veut une convention signée avant l’été. On sort pour du statu quo. Tout ce qu’on veut, c’est de conserver nos acquis »», lance Dominique Jutras, présidente du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Coeur du Québec représentant à Drummondville Les P’tites abeilles et le Papillon enchanté.

Les pourparlers sont au ralenti depuis que l’APNCPE ((Association patronale nationale des CPE) a refusé de reconnaître l’entièreté de l’entente nationale du 6 novembre dernier.

«Ça requiert énormément de temps et d’énergie depuis puisqu’on doit tout renégocier, de A à Z», indique Mme Jutras, visiblement lassée par le peu de mouvement à la table de négociation.

À ses dires, la partie patronale tente toujours d’imposer ses vues et des reculs majeurs précisément sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires, la liste de rappel et l’application de l’ancienneté.

«On ne comprend pas encore cet entêtement. Ce sont de gros morceaux de la convention (…) La partie patronale doit maintenant comprendre que c’en est assez! Il faut que ça bouge!»

Si la partie patronale ramène souvent comme argument qu’il faut penser à la stabilité auprès des enfants, Mme Jutras soutient qu’on ne doit pas oublier la stabilité des travailleuses.

«Présentement, le personnel ne sent pas du tout la reconnaissance de leur direction, et ça, ça fait mal. Les relations de travail risquent de se détériorer», laisse-t-elle entendre.

(Photo Cynthia Giguère-Martel)

De son côté, Stéphane Janvier, père de deux petites filles fréquentant le CPE Les P’tites Abeilles, est à 100 % derrière les éducatrices.

«C’est sûr que les grèves c’est toujours plate, mais si ça prend ça pour changer d’avis l’APN, on n’a pas le choix. C’est important qu’on reconnaisse le travail des éducatrices. Au bout de la ligne, c’est les enfants qui vont écoper si rien ne change», affirme-t-il.

Soulignons que la grève générale illimitée n’est pas exclue, un mandat ayant été voté à 90,2 % le 8 avril dernier.

«On peut l’utiliser à n’importe quel moment, mais ce n’est pas encore planifié. On mise énormément sur la rencontre de négociation de demain», conclut d’un ton ferme Mme Jutras.

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