CHSLD : «J’ai vu deux employés et un visiteur pleurer»

CHSLD : «J’ai vu deux employés et un visiteur pleurer»
Tribune libre (Photo : (Depositphoto))

Ma dernière visite à ma mère au CHSLD Frederick-George-Heriot, a été toute une prise de conscience. Une autre!

Sur l’étage (2 départements), il manquait 8 travailleurs. J’ai vu deux employés et un visiteur pleurer. On se serait presque cru en zone de guerre. Les familles sont restées pour aider les patients à manger… Encore une fois, l’équipe de travailleuses dévouées et consciencieuses a tenu le fort. Enfin… celles qui n’étaient pas malades, épuisées…

La population au grand complet, je crois, est au fait du manque criant de personnel dans les CHSLD.

Le gouvernement dit en être préoccupé. Il faudra recruter, disent les politiciens, c’est urgent.

Pourtant, on a fermé des postes d’infirmière au CHSLD Frederick-George-Heriot. Et les préposés qui proposent leur candidature n’y sont pas engagés.

J’ai demandé à l’établissement, au ministère de la santé. Silence radio.

Pourquoi?

On attend après les élections, sans doute.

C’est vrai que les patients du CHSLD, eux, ne votent pas. Et beaucoup ne sont pas non plus en mesure de protester. Alors pourquoi pas les prendre en otage? Pourquoi pas les utiliser comme slogans politiques?

Et les employés n’ont plus le droit de parole depuis longtemps. Combien de fois ont-ils été blâmés pour les ratés du système, alors même qu’ils essayaient de crier à l’aide? Aujourd’hui, plusieurs sont en détresse, au bord du burn-out.

Jusqu’où irons-nous, en tant que société, dans la négligence et l’hypocrisie?

J’ai demandé au syndicat des infirmières (silence radio), à différents comités (silence radio),aux députés… Oh, les députés ont attaqué le gouvernement en place.

Seule la candidate de Québec solidaire dans Johnson (que je n’avais pas contactée directement, d’ailleurs) a répondu de façon humaine et empathique.

Alors je continue de rédiger des plaintes. Juste pour voir combien seront ignorées. Même si les réponses courriels automatiques, les sites web, et les formulaires m’assurent que mes commentaires sont importants, pris au sérieux, et qu’on me «répondra dans les meilleurs délais».

Pendant ce temps… nos parents sont dans ce système de dingue. Nous y entrerons peut-être bientôt nous-mêmes. Combien de temps aurons-nous le luxe d’ignorer la situation?

Pendant ce temps… aux nouvelles, nos beaux politiciens se déclarent tellement préoccupés par le sort de nos aînés.

Pendant ce temps… la santé des employés de CHSLD continue de péricliter.

Lise Tessier, Drummondville.

 

 

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