Campus : le projet avance bien malgré certains bruits

Campus : le projet avance bien malgré certains bruits
Johanne Giguère

Même si les ficelles ne sont pas toutes attachées, il n’y aurait pas lieu de craindre pour le projet du campus universitaire à Drummondville, tel que le suggèrent certaines informations véhiculées tant à l’Université du Québec à Trois-Rivières qu’à Drummondville.

Le fait, par exemple, que le bail de location ne soit pas encore signé entre la Ville de Drummondville, propriétaire du terrain et de la future bâtisse, et le locataire, soit l’UQTR, pour un montant d’environ 2 millions $ par année pendant 25 ans, ne serait pas un sujet d’inquiétude, bien qu’une autorisation ministérielle reste encore à venir pour mener les dirigeants de l’université à conclure le bail.

En effet, selon une résolution (R6392) adoptée par le conseil d’administration de l’UQTR le 3 mars dernier, il est clairement indiqué que la signature du bail est «conditionnelle à l’obtention de l’autorisation du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (Pierre Duchesne) et à l’autorisation du ministre des Finances et de l’Économie (Nicolas Marceau)». Or, ces autorisations ne sont pas encore déposées et la question est de savoir si elles le seront avant les élections du 7 avril. Sinon, le dossier pourrait tomber entre les mains d’un autre gouvernement, qui pourrait être libéral…

«Le dossier n’est plus politique»

Questionnée sur ce sujet, Johanne Giguère, vice-rectrice aux finances de l’UQTR, se fait rassurante. «Le projet n’est plus dans le politique, nous sommes dans l’administratif. Nous avons embauché des firmes pour les plans et devis. Pour connaître le prix exact de location, il faut bien attendre de savoir combien vont coûter les travaux de construction. Nous en sommes là et ce processus chemine très bien. Pour le reste, nous avons les avis favorables des sous-ministres et le projet suit son cours. Tout marche rondement», a affirmé Mme Giguère lors d’un entretien téléphonique. Il faut savoir ici que les administrateurs de l’UQTR ont apporté un changement important quant au mode de réalisation prévu initialement.

Alors qu’ils devaient acheter le projet «clé en mains» de la Ville de Drummondville, ils ont choisi de procéder eux-mêmes aux appels d’offres publics, au terme desquels ont été retenues la firme d’architecture Daoust Lestage, de Montréal, et la firme de génie Dessau aux fins de confectionner les plans et devis. La firme Maninge, présidée par Daniel Lebel, candidat péquiste dans Drummond-Bois-Francs, a été désignée comme chargée de projet.

Il a déjà été souligné dans les pages de L’Express que, une fois que les plans et devis seront déposés, ils seront rachetés par la Ville de Drummondville qui aura à choisir les entrepreneurs. «L’UQTR est évidemment la mieux placée pour connaître les besoins et les caractéristiques spécifiques qui entourent l’aménagement d’un campus universitaire», a alors expliqué Jean-François Hinse, porte-parole de l’université.

Revenons à l’assemblée du CA du 3 mars pour préciser qu’une résolution (R6393) a été adoptée relativement à l’approbation du contrat de services professionnels. Il est écrit que «le tout est conditionnel à ce que l’UQTR «puisse résilier le contrat le 31 mars 2014 ou le 22 avril 2014 si le bail à intervenir entre l’UQTR et la Ville de Drummondville n’est pas signé, sous réserve du paiement des honoraires exigibles», qui atteignent le total de 451 995 $ (le 31 mars) ou 892 990 $ (le 22 avril).

Un document anonyme

Un document anonyme parvenu à L’Express a laissé entendre que l’UQTR n’avait pas à passer ces résolutions aussi rapidement et risquer de l’argent public, advenant un éventuel arrêt du projet. «C’est le genre de protection que se donne habituellement l’UQTR dans des contrats d’envergure», a fait valoir M. Hinse.

Toujours selon ce document anonyme, il est prétendu que Pierre Gosselin, un ingénieur interne, affecté au campus de Drummondville comme chargé de projet, a été "tassé", en novembre 2013, pour permettre d’embaucher la firme Maninge de Daniel Lebel, dont le contrat de 412 000 $ pour une durée de 20 mois, est bien supérieur au salaire de 1153 $ par semaine de M. Gosselin. Encore ici, cette version est incomplète.

«M. Gosselin est un employé contractuel qui n’a jamais été affecté comme chargé de projet au campus de Drummondville. Son contrat venait à terme en avril 2014. Nous voulions un ingénieur avec le titre de PMP et nous tenions à avoir une équipe pour la gestion du projet», a exposé Mme Giguère. «La firme Maninge a été retenue parmi quatre finalistes, à la suite d’un appel d’offre public, car elle était la plus basse soumissionaire. Tout s’est fait dans le respect des règles».

Il est perceptible qu’une crise institutionnelle affecte présentement l’UQTR et il semble que des gens aient intérêt à faire circuler des informations erronées. Le maire Alexandre Cusson est de cet avis. «Je sais qu’il y a eu du mouvement de personnel au sein de l’université et qu’il y a du brasse-camarade. Cependant, je suis informé régulièrement et je peux assurer que le projet de campus universitaire est prioritaire et qu’il avance comme il faut, même si nous travaillons avec un échéancier serré pour ouvrir en septembre 2015. Dans mon esprit, l’échéance électorale n’a aucun impact», a soutenu M. Cusson.

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