«Ça prend juste de la rigueur et de la détermination» – un travailleur immigrant

«Ça prend juste de la rigueur et de la détermination» – un travailleur immigrant
Aly Sonko Diaw et Claude Fournier entourent deux autres travailleurs immigrants. (Photo : Frédéric Marcoux)

La clé pour s’adapter au Québec, pour un travailleur étranger, est d’aller à la rencontre des gens, sans attendre qu’ils en fassent autant. Aly Sonko Diaw, un employé originaire de la Mauritanie qui travaille chez Sixpro, une compagnie spécialisée dans le revêtement de surfaces métalliques à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, dresse ce constat après avoir réussi à s’adapter facilement à la Belle Province.

«Le problème avec certains immigrés est qu’ils confondent parfois leur milieu d’origine et leur nouveau milieu individualiste, remarque Aly Sonko Diaw. Au Québec, c’est plus individualiste. En Afrique, on vit davantage en communauté et les gens vont vers les gens pour faire connaissance».

Le principal intéressé s’est adapté aisément au Québec à son arrivée en 2012. Il n’a pas tardé à se faire de nouveaux amis, ce qui a favorisé son intégration.

Après avoir étudié en Tunisie, Aly Sonko Diaw prévoyait retourner en Mauritanie. Son père l’a toutefois conseillé de partir à l’aventure. Le travailleur âgé de 32 ans a choisi le Québec plutôt que la France et les États-Unis. Il en a profité pour étudier à la maîtrise en génie industriel à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

«Ça n’a pas été difficile pour moi de m’adapter, se remémore-t-il. On dirait que j’ai ça en moi depuis que je suis tout petit. Pour un travailleur étranger qui veut réussir, ça prend juste de la rigueur et de la détermination. Il faut aussi aller vers les gens.»

«Le plus difficile pour Aly est quand tu coinces ta voiture dans la neige l’hiver», lance son patron, le directeur général Claude Fournier, en riant, avant que le principal intéressé confirme cette réalité avec le sourire aux lèvres.

Gagnant-gagnant

Aly Sonko Diaw se plait chez Sixpro. Les deux intéressés conviennent que la situation est gagnante pour les deux parties.

«Ce sont des gens qui amènent une belle valeur ajoutée à notre organisation, souligne Claude Fournier. Ils occupent des postes stratégiques. Ce sont des gens dédiés en plus d’être d’excellents travaillants. Ils amènent une autre vision qui contribue à notre entreprise avec de nouvelles idées. C’est une expérience enrichissante, tant pour le travailleur que pour l’entreprise.»

Constatant l’impact positif d’Aly pour Sixpro et la facilité avec laquelle il s’est intégré à l’équipe de 200 employés, Claude Fournier n’a pas hésité à accueillir quatre Philippins et un Algérien par la suite. Des cours de français sont également offerts en milieu de travail pour favoriser l’apprentissage des Philippins.

«Une chance qu’ils sont là, car le besoin serait encore plus criant. Sans cette façon de faire là, ça serait la catastrophe, estime Claude Fournier. On est obligé de faire un choix de clients et, aujourd’hui, à peu près tout le monde fait ça. On est tous stoppés par rapport à la main d’œuvre».

Ce dernier a remarqué une tendance des entreprises à opter pour la main-d’œuvre étrangère, en plus de tenter d’optimiser le développement technologique pour être moins dépendant de la main d’œuvre.  La conjoncture économique favorable combinée à une population vieillissante et un déclin démographique sont des éléments qui expliquent la crise actuelle.

«Il nous manque une vingtaine de travailleurs, confie Claude Fournier. On cherche des gens dans tous les domaines de notre entreprise. Présentement, si quelqu’un vient ici avec une bonne volonté de travailler, on a un emploi pour lui, peu importe s’il a un D.E.S, une technique ou un baccalauréat.»

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