Bloc québécois: vives tensions au conseil général sur l’avenir du parti

Bloc québécois: vives tensions au conseil général sur l’avenir du parti
Martine Ouellet à son arrivée au Conseil national du Bloc québécois à Drummondville. (Photo : Stéphane Lévesque)

NATIONAL — Les tensions sont vives au conseil général du Bloc québécois qui a débuté dimanche matin à Drummondville. Environ 200 militants du parti sont réunis pour choisir une façon de sortir de la crise qui secoue le parti depuis que sept de ses dix députés ont claqué la porte, il y a deux mois.

Des militants ont invectivé le député et président du parti, Mario Beaulieu, l’accusant d’être «un putschiste» et de favoriser la dictature. Ils ne s’entendaient pas sur le choix du président d’assemblée. M. Beaulieu a proposé Martin Beaudry alors que le clan de Martine Ouellet favorisait Louis Roy.

«Je refuse les putschs, le coulage (…) ce qu’on veut c’est une démocratie!», s’est exclamé la députée Marilène Gill au micro en s’attaquant à son collègue.

La vice-présidente du parti, Kédina Fleury-Samson, a ensuite suggéré la tenue d’un huis clos pour éviter que les médias assistent à un lavage de linge sale en public. La proposition a été adoptée et tous les journalistes ont dû sortir de la salle.

Huis clos imposés aux médias.

Un attaché de presse du parti a par la suite confirmé que c’est M. Beaudry qui a été choisi comme président d’assemblée par les délégués.

Dans son discours d’ouverture un peu plus tôt, M. Beaulieu avait lancé un message d’unité en appelant les membres à se rassembler.

Une quarantaine d’associations de circonscription du Bloc québécois ont l’intention d’exiger un seuil de 75 pour cent pour un éventuel vote de confiance envers la chef Martine Ouellet.

La chef Martine Ouellet et le bureau national proposent la tenue d’un vote de confiance au suffrage universel les 1er et 2 juin assorti d’un référendum sur la mission du Bloc québécois comme promoteur de l’indépendance du Québec. Elle a déjà indiqué à maintes reprises qu’elle resterait en poste si elle obtenait un résultat de 50 pour cent + 1 vote.

Une proposition déjà rejetée par quarante-deux associations de circonscription qui suggéreront plutôt que le vote de confiance ait lieu le 15 mai, soit deux semaines plus tôt, et que la proposition de référendum soit annulée. Ces associations ont l’appui du député et président du parti, Mario Beaulieu, autrefois un fidèle allié de Martine Ouellet. Leur objectif est de tourner la page sur la crise qui secoue le Bloc québécois le plus rapidement possible pour pouvoir ensuite rallier les sept députés dissidents.

Un troisième scénario sera également soumis aux délégués par l’aile jeunesse du parti qui suggère, après la tenue d’un vote de confiance hâtif, de se débarrasser de l’étiquette négative qui colle au Bloc québécois pour le faire renaître sous un autre nom et ainsi tenter de rassembler l’ensemble de la grande famille souverainiste.

Les délégués seront également appelés à adopter la proposition principale du parti qui jettera les bases du programme électoral pour le prochain scrutin fédéral en 2019 et qui met l’indépendance du Québec à l’avant-plan.

Le leadership de Martine Ouellet a été remis en question à maintes reprises après le départ des sept députés dissidents, mais celle-ci a toujours refusé de démissionner. Selon elle, la crise est plutôt attribuable à un conflit interne entre deux interprétations de la mission du Bloc québécois, soit comme promoteur de l’indépendance ou comme défenseur des intérêts du Québec.

La Presse canadienne

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