Activités commerciales menacées faute d’Internet

Activités commerciales menacées faute d’Internet
Les entrepreneurs du boulevard Terra-Jet se sont réunis

Une dizaine d’entreprises du boulevard Terra-Jet, près de l’autoroute 20, sont aux prises avec de telles difficultés d’Internet depuis un an que la poursuite de leurs activités commerciales s’en trouve menacée. Leur service ne cesse de se détériorer depuis, malgré leurs multiples démarches auprès de leur fournisseur Bell.

«On est dans un mur. Ça fait une semaine qu’on est sans Internet. On ne peut pas attendre un mois pour que ça se règle», martèle Louis Lepage, le propriétaire de l’usine Condor, dont le bureau administratif est situé sur le boulevard Terra-Jet.

Jeudi matin, M. Lepage ainsi que huit autres grosses entreprises du boulevard longeant l’autoroute 20 s’étaient réunis pour dénoncer l’inaction de Bell: Drolet Machinerie, Skytec, Condor Chimiques, Ferme des Voltigeurs, Réseau Notarial +, Transporteur en vrac, Jeux modulaires, Machineries.ca, Le Chenil des Voltigeurs et Nationex.

«Ça fait des années qu’on paie 100% de la facture et que l’on reçoit 50% du service. On veut le service pour lequel on paie», signalent-ils d’une même voix.

L’inefficacité de l’Internet entraîne de lourdes conséquences: communications avec les clients, suivi des commandes, facturation, préparation des paies et leur dépôt direct.

Les entrepreneurs paient pour un service Internet de 5 G et ne disposent en réalité que de 2 à 2 ½ G. Bell a dit à Machineries.ca que leur Internet ne devait pas être utilisé par plus de deux personnes à la fois. «Vous imaginez! Ici, c’est une multinationale!» s’exclame Richard Béland, exaspéré.

Depuis plusieurs années, les commerçants attendent l’arrivée de la fibre optique, tel que promis par leur fournisseur. La Ferme des Voltigeurs, qui embauche quelque 160 employés, a demandé à être branchée directement de la boite la plus près d’où sortait la fibre optique. La somme inscrite sur sa facture mensuelle: 500 $.

La directrice générale de Drolet Machinerie, Josée Therrien, affirme que l’inefficacité de l’Internet l’empêche d’installer le Système ERP, qui lui permettrait de centraliser toute la gestion de l’entreprise. «On vend de l’équipement de haute technologie et on travaille à la mitaine», ironise Mme Therrien.

Même leur ligne téléphonique, qui est desservie par Bell, a été coupée le mois dernier. Les boites qui renferment les fils de jonction étaient recouvertes d’humidité en raison du vert-de-gris sur les fils.

Car le problème, ont bien compris l’ensemble des commerçants, c’est le matériel extérieur de Bell. En plus du signal éloigné de la boite de jonction, près du supermarché IGA de Saint-Charles, les fils sous terre qui sont reliés par les boites de jonction seraient pourris. Bref, ils ont besoin d’une cure de rajeunissement.

Les entreprises le savent, car elles ont appelé Bell plus d’une fois pour régler leurs problèmes d’Internet. À chaque fois, leur fournisseur leur envoie un technicien sur place, lequel déplace les fils. Aucune mesure n’est prise pour les changer alors que leur usure serait à l’origine du problème. Leur service ne s’améliore donc pas.

Selon ce qu’ils ont appris d’une récente conversation avec le maire Daniel Lafond, la municipalité de Saint-Cyrille-de-Wendover négocierait actuellement avec Cogeco afin que ce fournisseur desserve leur secteur. Pour quand? Personne ne sait.

Le groupe d’entrepreneurs voulait que l’administration municipale participe à leur rencontre avec la presse. Personne ne s’est déplacé. «On se sent délaissés par la municipalité», affirme Richard Béland. «Pourtant, on est des payeurs de taxes», ajoute Mme Therrien.

L’Express a tenté de joindre le maire Lafond, mais au moment d’écrire ces lignes, il n’avait toujours pas retourné l’appel.

 «On est en 2017: c’est invraisemblable comme situation», conclut Josée Therrien.

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