À quand le printemps? Les marmottes ne s’entendent pas

À quand le printemps? Les marmottes ne s’entendent pas
(Photo : Gracieuseté)

NATIONAL. L’hiver rigoureux que connaît le Québec fait rêver aux douceurs du printemps. S’il est encore trop tôt pour véritablement savoir à quel moment la température deviendra plus clémente, on peut s’amuser à espérer que la prédiction de la marmotte du Québec se révélera exacte.

Fred, la marmotte de Val-d’Espoir (Percé) en Gaspésie, croit en effet que l’hiver tire à sa fin.

Au cours d’une cérémonie qui s’est tenue en matinée, vendredi, le rongeur qui prédit le printemps depuis 2010 a «chuchoté» son verdict à l’oreille du maire de Sainte-Thérèse-de-Gaspé et organisateur de l’événement, Roberto Blondin: le printemps sera précoce.

Cette prédiction a été accueillie par des cris de joie et des applaudissements par la foule de quelques centaines de personnes réunies devant l’église du village pour les festivités du jour de la Marmotte.

«Pas mal tout le Québec, avec le temps qu’il fait présentement, espère un printemps hâtif», a noté M. Blondin en entrevue à La Presse canadienne après l’événement.

La marmotte québécoise offrait vendredi sa neuvième prédiction, et selon M. Blondin, la petite bête a eu raison dans 67 pour cent des cas.

Cette année, toutefois, ce n’est pas le véritable Fred qui a montré le bout de son museau. C’est plutôt son fils, Ti-Fred, qui a fait sa première prédiction.

«Ti-Fred a quatre ans. Cette année, c’est Ti-Fred qui a fait la prédiction. Son père est encore vivant, mais j’ai voulu transférer tranquillement Fred parce que je ne sais pas s’il va faire l’été. Neuf ans pour une marmotte, ça équivaut à 100 ans pour les humains», a-t-il indiqué.

La marmotte de la Nouvelle-Écosse, Shubenacadie Sam, estime elle aussi que le printemps sera hâtif.

Par contre, la marmotte ontarienne Wiarton Willie est sortie de son terrier vers 8 h, mais y est rapidement retournée, laissant présager encore six semaines d’hiver.

Au sud de la frontière, Punxsutawney Phil, en Pennsylvanie, a lui aussi prédit que l’hiver sévira pendant encore plusieurs semaines. Au fil des décennies, les différentes incarnations de Punxsutawney Phil ont prédit l’hiver 103 fois et le printemps seulement 18 fois.

Selon la légende, une marmotte qui aperçoit son ombre s’empresse de retourner dans son terrier, craignant six semaines d’hiver.

Impossible à prévoir

Avec toutes ces prédictions qui diffèrent les unes des autres, on peut tout simplement choisir de croire celle qui offre le résultat que nous espérons, surtout qu’en vérité, bien malin sera celui qui arrivera à véritablement prédire à partir de quand on pourra délaisser les manteaux chauds.

Du côté d’Environnement Canada, on est catégorique: les prévisions à long terme ne sont pas suffisamment fiables pour pouvoir prédire l’arrivée des températures printanières.

«On peut comparer les prévisions météo à du tir à l’arc. La flèche étant la prévision météo et l’archer, le météorologue. Plus la cible est proche, plus c’est facile de viser dans le mille. On parle de prévisions à court terme. Mais plus la cible est éloignée, plus la flèche risque de dévier et, finalement, de manquer sa cible», illustre le météorologue Jean-Philippe Bégin, d’Environnement Canada.

Selon M. Bégin, lorsque l’on dépasse une période de deux semaines, on ne s’appuie plus réellement sur la science.

À court terme, toutefois, les Québécois n’en ont pas fini avec les conditions hivernales. Le sud du Québec devrait ainsi recevoir une dizaine de centimètres de neige entre la nuit de samedi à dimanche et la journée de lundi.

M. Bégin offre toutefois un peu de positif à ceux qui n’en peuvent plus des rigueurs de l’hiver.

«On gagne près de trois minutes par jour d’ensoleillement, donc le soleil est de plus en plus fort et la durée du jour est de plus en plus longue, rappelle-t-il. Ça, c’est non seulement motivant pour les gens, parce que le soleil va se coucher de plus en plus tard et se lever de plus en plus tôt. Mais ça veut aussi dire que le printemps va être à nos portes inévitablement.»

La Presse canadienne

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