Une approche pour prévenir le déclin fonctionnel des personnes âgées

Une approche pour prévenir le déclin fonctionnel des personnes âgées

Les marches dans le corridor font partie des différentes méthodes préventives.

La vulnérabilité liée au vieillissement engendre bien souvent le recours aux services hospitaliers. Depuis quelques mois, le CSSS Drummond s’est engagé à revoir certaines de ses pratiques de soins offerts aux aînés conformément au cadre de référence intitulé «Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier» du ministère de la Santé et des Services sociaux, encourageant ainsi les patients à demeurer actifs pour éviter la perte de mobilité et d’autonomie.

«Le vieillissement de la clientèle hospitalisée nous oblige à revoir nos pratiques de soins. Nous devons donc trouver des mécanismes afin de colmater la brèche qui existe entre les besoins des personnes âgées et les services hospitaliers», spécifie Manon Leblanc, directrice adjointe du Programme santé physique.

Pour ce faire, le CSSS s’inspire du modèle «Optimisation des soins et services aux personnes âgées à l’hôpital» (OPTIMAH) développé par le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

Les études démontrent que les aînés alités perdent de 1 % à 2 % de leur masse musculaire par jour. Ainsi, pour chaque jour passé au lit, jusqu’à une semaine de récupération peut être requise pour retrouver ses capacités à se mobiliser aisément.

«Il est donc faux de dire que pour guérir, il faut se reposer et rester alité», affirme Mme Leblanc.

En plus d’être à risque de perdre sa mobilité et son autonomie, une personne aînée hospitalisée peut vivre de la confusion mentale.

«C’est donc pour ces raisons que nous encourageons nos intervenants à stimuler les patients à bouger. Le faire marcher pour qu’il se rende à la salle de bain et l’asseoir dans son fauteuil lors des repas sont des moyens bien simples», souligne-t-elle, ajoutant qu’un tableau de marche sur les unités de soins a été mis en place.

Le personnel des unités de soins 5e Chirurgie, 6e Médecine et 7e Médecine ainsi que de l’Urgence a reçu la formation appropriée.

«Les étudiants en soins de santé au Cégep de Drummondville sont également sensibilisés à cette approche», indique Annie Deschambeault, conseillère aux services multidisciplinaires.

Les signes vitaux gériatriques

«Les signes vitaux qui découlent de l’approche OPTIMAH regroupent six aspects de la santé qui doivent être surveillés quotidiennement puisqu’une détérioration y est indicative ou prédictive de complications et de déclin fonctionnel», fait savoir Mme Deschambeault.

Ces aspects sont regroupés sous l’acronyme AINÉES : autonomie, intégrité de la peau, nutrition et hydratation, élimination, état cognitif et comportement et sommeil.

Par ailleurs, le CHUM a réalisé un document recensant diverses recommandations architecturales et environnementales spécifiques aux aînés reliés notamment à la couleur des murs et à l’éclairage.

«Notre Direction des services techniques a été sensibilisé à suivre ces recommandations dans les futurs projets de réaménagement et de rénovation», de dire la conseillère aux services multidisciplinaires.

Qui plus est, chaque patient doit dorénavant fournir sa liste de médicaments pour aider à la prestation sécuritaire des soins.

Évidemment, un projet d’une telle envergure s’implante sur plusieurs années. Mmes Leblanc et Deschambeault sont très satisfaites des résultats obtenus jusqu’à maintenant.

«On croit beaucoup à ce projet. Bien sûr, il y a un changement de culture qui doit se faire, mais en y allant graduellement, on parviendra à un résultat significatif. Tout ce qu’on souhaite, c’est que les patients quittent l’hôpital en santé», exposent-elles.

Partager cet article