La Ville refuse l’installation d’une enseigne… parce qu’elle est orange

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Par Lise Tremblay
La Ville refuse l’installation d’une enseigne… parce qu’elle est orange
Le restaurant Eggsquis

Lundi soir, le conseil municipal de Drummondville a refusé le projet du restaurant Eggsquis d’accrocher une nouvelle enseigne à son futur restaurant de la rue des Forges. Cette fois-ci, ce n’est pas la dimension qui est en cause, mais les couleurs trop voyantes.

De toute évidence, la Ville tient serré son règlement relatif à l’affichage des commerces sur les artères principales. Étant présentement en litige avec plusieurs commerçants du boulevard Saint-Joseph pour des questions de hauteurs et de dimensions des enseignes sur poteau, voilà que la Ville vient à nouveau de semer la colère parce qu’elle a refusé l’installation d’une enseigne de couleur jaune et orange. «Je n’ai jamais vu une niaiserie comme ça!, a réagi Michel Mailhot, le contrôleur de la chaîne Eggsquis, qui compte 35 restaurants à travers la province. C’est comme si on refusait à McDo d’installer son gros «M» sous prétexte qu’il est rouge. Nous, nous proposons des petits déjeuners sains avec des fruits frais. C’est pour cette raison que nos enseignes sont orange.»

Puisqu’il était certain que la Ville allait autoriser sa demande, M. Mailhot avait déjà commandé et versé 12 000 $ pour son enseigne. «Je prévois ouvrir ce deuxième restaurant à Drummondville au cours de la première semaine du mois de décembre. Honnêtement, je n’ai pas le temps de me battre pour ce genre d’affaires. Je suis désagréablement surpris et je crois qu’il faudra que j’aille m’asseoir avec des gens de la Ville. Je ne vois pas comment on va régler cette affaire, car nous avons le même modèle d’enseigne partout», a fait savoir le contrôleur.

Au cours de la séance, le conseiller municipal Christian Tourigny a tenté de dissuader ses homologues. «Je trouve que ça va trop loin. Je comprends que nous devons légiférer pour la grandeur des enseignes, mais pas pour la couleur de celles-ci. C’est exagéré», a-t-il déclaré.

Globalement, le règlement municipal prévoit que les enseignes commerciales doivent s’harmoniser avec ses voisines. Certaines dimensions doivent être respectées, mais aucune couleur n’y est précisée.

Chose certaine, Michel Mailhot ne comprend pas cette «sévérité». «Quand je suis allé à l’hôtel de ville la première fois, en novembre dernier, j’ai été vraiment impressionné par le service. Honnêtement, j’ai rarement eu à faire avec des gens si dévoués et je sais de quoi je parle, car j’ai ouvert 35 restaurants au Québec. Aujourd’hui, je ne comprends pas : on me dit que les couleurs de mon enseigne sont trop agressives. Le conseil a pris une décision qui, à mon avis, vient bloquer le progrès de la Ville. Je pense sincèrement que ce genre de décision peut fâcher des gens d’affaires», a-t-il conclu.

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