Souhait à long terme

Souhait à long terme

Mon propos s’adresse aux autorités municipales de Drummondville. Loin de moi l’idée d’être irrévérencieux. Il est de bon ton en ce début d’année d’exprimer ses vœux pour 2016. Mais il m’apparaît souhaitable d’avoir une vue au-delà d’un calendrier annuel. La ville s’est mise sur son 31 pour célébrer avec éclat son 200ième. . C’est sans doute le symbole d’une volonté de pérennité.

Les Drummondvillois ont plusieurs raisons de se montrer orgueilleux du chemin parcouru : Une centaine de parcs tapisse tous les quartiers de la ville. La ville occupe le peloton de tête des villes québécoises avec un fond de pension pleinement capitalisé. Le poste de timonier fut occupé par une femme pendant 26 ans. La communauté d’affaires se fait solidaire et généreuse dans les projets collectifs. Pour ne s’en tenir qu’à une liste sommaire.

Cependant, la ville pilote du Centre-du-Québec doit avoir une vision à long terme de son développement urbain. L’étalement, maladie contagieuse en Amérique du Nord, gagne du terrain chaque année. Notre service d’urbanisme doit servir à autre tâche que d’évaluer les demandes de dérogation. On doit lui laisser mettre à profit une science dont nous avons urgemment besoin.

Nulle idée ici de mettre à mal les bonnes intentions de nos politiciens. Les assemblées publiques pour revigorer le centre-ville, un site internet pour signaler une déficience du réseau routier… Ce sont toutes là d’honorables initiatives. Mais Drummondville a besoin d’une planification à long terme de son articulation géographique.

Une balade pédestre dans le corpus centre nous laisse pantois. Des sites commerciaux à profusion à la recherche de locataires. Des immeubles résidentiels délabrés proposent une macabre vitrine. En périphérie, l’ouverture d’une bannière pour mieux voir en fermer une autre, là n’est pas l’objet de cet énoncé.

Pour ceux qui proclament le centre de foires ou la succursale de l’UQTR, partie à la solution, je leur réponds non. De plus, ces deux réalisations n’apportent aucune valorisation de l’assiette fiscale. La mise en place d’un plan de développement urbain repose sur une vision d’ensemble. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de remplir les espaces libres.

Les nouveaux développements, domiciliaires ou autres, s’éloignent de plus en plus du centre-ville. Que vous preniez le parc St-Fréderic ou le centre d’achat comme épicentre.

Souhaitons que nos élu(e)s prennent conscience que l’avenir de Drummondville dépasse le(s) terme(s) de leur fonction. Préparer les futures décennies repose sur une planification urbaine rigoureuse. Bravo pour ce projet de bibliothèque majeure au centre-ville. Permettez- moi de rêver y voir une fréquentation assidue par une clientèle de proximité. Et non pas de faire le constat demain d’un stationnement insuffisant pour recevoir un pèlerinage de voitures de citoyens toujours de plus en plus éloignés.

Michel Lemay

Drummondville

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