JEUX DU QUÉBEC. Impassibles, les hockeyeuses du Centre-du-Québec s’approchent lentement du but ultime. Championnes en titre et grandes favorites du tournoi, les hôtesses des Jeux du Québec ont obtenu leur billet pour la finale en renversant leurs adversaires de Chaudière-Appalaches 3-0 en demi-finale, lundi, devant des gradins bondés de bruyants partisans à l’Olympia Yvan-Cournoyer de Drummondville.
À l’image de ce qui s’est produit jusqu’ici dans le tournoi, le dur labeur des Centricoises a fini par payer en fin de rencontre. Et une fois de plus, c’est Gabrielle Plourde qui a marqué le «gros» but qui a scié les jambes de l’équipe adverse. Saisissant une passe d’Audrey-Anne Veillette, la fierté de Saint-Cyrille-de-Wendover a battu la gardienne adverse à l’aide d’un tir parfait dans le coin supérieur du filet avec 32 secondes à écouler au deuxième engagement. Jusque-là, les deux équipes s’étaient butées à des gardiennes intraitables.
«C’est la première fois que ça m’arrive, mais j’ai eu un feeling! J’ai décidé de mettre Veillette à la défense avec moins d’une minute à faire. Elle semblait avoir de la misère à partir. C’est finalement elle qui a pris la rondelle pour la remettre à Plourde», a lancé Lise Lemaire, la voix presque éteinte après la rencontre.
«Plus le tournoi avance, plus on affronte des équipes qui patinent à notre vitesse. C’est à nous de toujours élever notre jeu d’un cran», a ajouté l’entraîneuse-chef drummondvilloise.
À partir de ce moment, les Centricoises ont semblé prendre le contrôle de la situation tandis que la fatigue s’emparait de leurs rivales. Florence Mayer et Alixia D’Amours ont profité d’un avantage numérique pour creuser l’écart au troisième tiers-temps.
«Ils ne se sont pas aidés en écopant de punitions amplement méritées. On a été punies nous aussi, mais on est tellement solides en désavantage numérique que ça n’a rien coûté», a souligné Lise Lemaire, qui a notamment pu compter sur le jeu inspiré de la Victoriavilloise Florence Mayer à la ligne bleue.
«Florence est une jeune joueuse bourrée de talent. Elle joue habituellement avec des garçons. Ça lui a pris un certain temps avant de s’adapter à l’ambiance unique qui règne dans un vestiaire de filles. Aujourd’hui, elle vient se sortir de sa coquille.»
Devant le filet centricois, Laurie Asselin a effectué quelques beaux arrêts pour décrocher le jeu blanc. Elle a d’ailleurs vu son adjointe Laury Horion lui rendre la pareille en lui remettant la rondelle du match.
Dans le camp de Chaudière-Appalaches, l’entraîneur-chef Martin Guay a pointé du doigt le travail de l’arbitre. «La punition pour la sixième joueuse a mené au deuxième but. C’est ce qui fait la différence. C’est une erreur et on doit vivre avec.»
«Jusque-là, c’était un match physique et serré, a-t-il poursuivi. Les filles du Centre-du-Québec sont très rapides et elles ont été opportunistes. De notre côté, on a une équipe jeune. Il faut s’en remettre rapidement pour rebondir demain.»
Après entamé le tournoi par une défaite de 6-1 face aux Laurentides, les protégées de Martin Guay ont rebondi dans le deuxième match avant de surprendre les Laurentides 5-4 en quart-de-finale. «On vient de vivre quatre jours très émotifs. Voilà qu’on a une chance de gagner le bronze. C’est la plus grande force de nos joueuses : elles n’abandonnent jamais. On est une vraie équipe.»
Dans le match pour la médaille de bronze, Chaudière-Appalaches fera face à la région de Richelieu-Yamaska, mardi, dès 8 h. La finale pour la médaille d’or mettra aux prises le Centre-du-Québec et l’Estrie, à compter de 10 h.
«On doit suivre notre plan de match jusqu’au bout. Il faut éviter de jouer individuellement», a averti Lise Lemaire.
«C’est seulement nous qui allons décider de la couleur de la médaille qu’on va gagner, a-t-elle ajouté. Et je trouve qu’il y a une couleur qui va bien mieux avec notre chandail…»
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