L’ex-maire et fraudeur Éric Cardinal hérite d’une journée de détention

L’ex-maire et fraudeur Éric Cardinal hérite d’une journée de détention
Sa liberté commence lundi

Josyane Cloutier
JUSTICE. L’ancien maire de Saint-Cyrille-de-Wendover Éric Cardinal s’en sort avec seulement une journée d’emprisonnement pour ses multiples fraudes, ses vols d’essence et ses suppositions de personne.

Ce sont les quatre mois et demi de détention préventive qui ont servi de sentence au fraudeur. Sa liberté a commencé vendredi dernier, avec l’obligation de faire un suivi d’un an avec un agent de probation au sujet de ses problèmes de toxicomanie et de maniaco-dépression. «J’en suis très heureux. Je suis à bout, j’ai envie de tout régler et d’aller de l’avant», a avoué Éric Cardinal lors de sa prise de contact téléphonique avec L’Express.

L’accusé a notamment déjà été en thérapie à quelques reprises pour ces mêmes problèmes, sans qu’elles soient fructueuses.

La peine s’accompagne également d’une période de probation de 18 mois, pendant laquelle Éric Cardinal ne pourra pas consommer de drogues ou d’alcool ni avoir en sa possession des chèques et des cartes bancaires libellés à un autre nom que le sien ou celui de sa compagnie, Challenge Dek.

Le dossier criminel d’Éric Cardinal est somme toute assez étoffé : arrêté une première fois en août 2014 pour une fraude de plus de 5000 $ contre son propre père, puis pour une deuxième fraude dans un garage du boulevard Mercure et pour deux vols d’essence commis dans deux stations-services du territoire de Drummondville, il avait été remis en liberté sous conditions.

Toutefois, cela ne l’a pas empêché de se faire passer pour son frère, Marc Cardinal, afin d’obtenir des privilèges qu’il n’aurait pu obtenir sous sa propre identité, et par la même occasion de briser ses conditions de remise en liberté. Il a aussi omis de changer son adresse auprès du tribunal, ce qui lui vaut une nouvelle accusation de bris de conditions.

Son principal modus operandi? Des faux chèques rédigés au nom de son père, Constant Cardinal, qui lui ont notamment servi à payer des dépenses personnelles ou des dettes.

«J’étais complètement perdu. J’ai tout saboté, et j’ai déçu ma famille, moi-même et les résidents de Saint-Cyrille-de-Wendover», s’excuse Éric Cardinal.

Le père et principale victime de l’ancien politicien avait mentionné vouloir retirer sa plainte contre son fils, démarche à laquelle il a renoncé sur les insistances de la procureure de la Couronne, Me Marie-Ève Patry. «Je lui ai dit que n’est pas à lui de faire les démarches, c’est à Éric Cardinal de se prendre en main. Si ce dernier ne fait pas les efforts nécessaires, on ne peut pas aller bien loin avec lui», a tranché la représentante du ministère public.

La juge Julie Beauchesne abonde également en ce sens, et elle a rappelé l’accusé à l’ordre en imposant sa sentence : «À votre âge, c’est à vous de vous débrouiller, pas à votre père à payer pour vous. Espérons que les mois que vous avez passé en détention préventive vous ont permis de passer à autre chose.»

Rappelons que le dossier d’Éric Cardinal n’a pas été des plus simples : à cause de raisons personnelles, plusieurs juges refusaient d’entendre la cause du contrevenant. De plus, il a dû changer d’avocats à quelques reprises, ce qui a encore retardé les procédures judiciaires. C’est finalement Me Jasmin Laperle qui a pris la relève et a clôt le dossier.

Éric Cardinal a été maire de Saint-Cyrille-de-Wendover pendant trois ans, avant d’être destitué en 2009.

 

 

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