Un mois de février historiquement glacial

Un mois de février historiquement glacial
(Photo : Archives)

DRUMMONDVILLE. Jamais en 115 ans il n’aura fait aussi froid en février à Drummondville, révèle Environnement Canada. Les températures ont été entre sept et dix degrés inférieurs à la normale. De quoi miner le moral des gens!

L’air arctique qui a soufflé sur le Québec durant ce deuxième mois de l’année explique cette baisse marquée des températures, selon le sommaire climatologique mensuel d’Environnement Canada.

Le mercure a indiqué en moyenne -18,3 degrés, soit plus de six degrés de différence avec le record enregistré en 1994 alors que la température moyenne avait atteint -12 degrés en février.

«Il faut préciser que cette année-là, il y avait eu un redoux important d’environ une semaine, ce qu’on n’a pas eu cette année», précise André Cantin, météorologue à Environnement Canada.

À titre de comparaison, la température moyenne de ce mois de l’année est de -8,3 degrés.

Précisément, Drummondville a eu quatre fois plus de journées où les minimums de température étaient sous les -20 degrés. Le thermomètre a aussi indiqué environ cinq fois au cours du mois des températures minimales inférieures à -30 degrés.

«En février, on devrait normalement avoir cinq journées avec une température minimale inférieure à -20 degrés alors qu’on devrait connaître 0,2 jour sous les -30 degrés, ce qui peut représenter une journée aux cinq ans. Cela démontre très bien la persistance du froid», explique M. Cantin.

Soulignons que le Québec a quant à lui eu deux fois plus de journées où les minimums de température étaient de -20 degrés.

Une autre situation exceptionnelle a marqué le mois : à aucun moment, le zéro n’a été franchi, une première depuis 1978. Selon MétéoMédia, «cet évènement rarissime n’est survenu qu’une seule fois en 73 ans».

Visiblement, les Drummondvillois ont goûté au froid mordant de l’hiver et n’ont eu aucun répit.

Précipitations

Au chapitre des précipitations, on se rapproche des normales de saison, au dire de M. Cantin. Il est tombé tout près de 50 centimètres de neige, la moyenne étant de 52,5 centimètres.

«Il n’y a pas eu cependant de tempête majeure. Les chutes de neige se sont plutôt faites ici et là, 5 à 10 centimètres à la fois», indique le météorologue.

La pluie a été un peu moins abondante (34 millimètres) qu’à l’habitude (36 millimètres).

Mars

Qui dit mois de mars, dit températures plus clémentes et printemps. Mais peut-on s’attendre à un revirement de situation?

«Le mois de mars s’annonce de façon générale froid malgré la présence de certaines journées qui s’approcheront des normales de saison. Les prévisions laissent croire à un printemps tardif», laisse entendre M. Cantin.

Bris d’aqueducs

Environnement Canada note également que ce froid extrême a notamment endommagé des structures souterraines dans de nombreuses municipalités de la province et Drummondville n’y échappe pas.

Le Service des travaux publics de la Ville de Drummondville n’a pas chômé durant le mois de février et il est encore hautement sollicité. Les équipes ont effectué 107 interventions.

«Il faut remonter à l’hiver 1994 pour retrouver une situation similaire», indique Marc Proulx, directeur du Service des travaux publics.

Lors d’un hiver normal, on compte en moyenne une dizaine d’interventions faites sur le réseau d’aqueduc. Présentement, le sol est gelé à des profondeurs beaucoup plus importantes qu’à l’habitude. Certaines parties du réseau d’aqueduc sont donc altérées par le froid et les mouvements de sol que génère le gel. Il en résulte des gels de tuyaux et des bris d’aqueduc.

«Mes équipes ont travaillé plusieurs heures au cours des dernières semaines. Malgré la situation, nous sommes en contrôle, car il faut dire qu’à partir du moment où nous étions au courant d’un bris, le délai de réponse se faisait entre 24 h et 48 h», explique M. Proulx, précisant que mis à part quelques débordements dans les rues, il n’y a eu aucun dommage.

Foyers et poêles

Alors que le mois de janvier s’est lui aussi fini sous les normales de saison, les employés de La Maison du foyer, commerce situé sur le boulevard Saint-Joseph, n’ont pas le temps de s’ennuyer.

«Le mois de janvier a été très fort en termes de ventes, fait savoir Claude Lizotte, gérant. Comme il était un peu trop tard en février pour installer un appareil de chauffage, je prétends que davantage de clients commenceront à magasiner cet été, ce qui aura une incidence sur nos ventes.»

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