Essarts expose le sculpteur Jean Brillant

Essarts expose le sculpteur Jean Brillant

ARTS VISUELS. Tout au long de la saison estivale chez Mouvement Essarts à Saint-Pie-de-Guire, ce sera l’occasion de contempler une oeuvre de l’artiste québécois Jean Brillant, en plus de toutes les autres sculptures prenant place dans ce lieu depuis quelques années.

Trois autres de ses œuvres sont également exposées dans trois lieux muséologiques du Centre-du-Québec, soit la Maison des arts Desjardins Drummondville, le Musée des Abénakis d’Odanak et le Musée des religions du monde de Nicolet.

Les œuvres, toutes de métal ou métal et pierres, sont de grand format. Elles seront exposées jusqu’à la mi-octobre.

Un vernissage commun aura lieu le 14 août chez Mouvement Essarts à partir de 14 h. L’artiste Jean Brillant sera présent pour l’occasion. Un concert sera aussi offert au public par deux musiciens de l’Orchestre symphonique de Drummondville dès 12 h 30. Il s’agit de Natalia Kononova, violon solo de l’OSD, et Hughes Gagnon, professeur de guitare au Cégep de Drummondville.

Démarche artistique

Depuis une quinzaine d’années, le sculpteur Jean brillant a principalement positionné ses sculptures dans des lieux urbains où les enjeux liés à la nature sont présents, problématique qui concerne tous es humains. Par la forme, le rendu et le positionnement de ses sculptures, il cherche à produire une expérience concrète où la nature, la sculpture et le spectateur élaborent conjointement une nouvelle relation. Par la transformation de matériaux issus de l’industrie et devenus rebuts, il fait en sorte qu’ils retrouvent une nouvelle utilisation même s’ils retourneront nécessairement à la nature dans un avenir plus ou moins rapproché. L’artiste conçoit la sculpture comme un médium performatif dont l’action joue un rôle dans la relation que l’humain entretient avec son environnement.

Joëlle Morosoli

Par ailleurs, la sculpture cinétique L’érosion des peuples, réalisée en 2015 dans le cadre du Symposium international d’art-nature des jardins du précambrien à Val-David dans les Laurentides, a trouvé une nouvelle terre d’accueil chez Mouvement Essarts. La Fondation Derouin ayant mis fin à son événement bisannuel, l’œuvre est devenue orpheline et devait quitter la forêt nordique pour un autre lieu semblable. À la demande de la créatrice Joëlle Morosoli, Essarts a accepté de recevoir l’œuvre dans son parc de sculptures.

Maintenant installée au centre d’une cathédrale de verdure, cette sculpture cinétique symbolise l’impact causé par les différents colonisateurs sur les peuples amérindiens. Il est intéressant de noter que cette œuvre fait écho aux préoccupations du Musée des Abénakis à Odanak.

À près de 3 mètres de hauteur, un bracelet d’or entoure le tronc d’un érable, auquel est attachée une corde dont l’autre extrémité est ancrée au sol. Cette corde large et massive est tressée de tissus et d’objets culturels de différentes nations autochtones qui occupent l’Amérique, du nord au sud. Au-dessus de cette corde, des couteaux aux armoiries anglaises, françaises, espagnoles, hollandaises et portugaises se balancent de droite à gauche inlassablement, l’effilochant, l’usant et l’amenuisant jusqu’à la réduire en un fil qui, près du sol, disparaît sous un tumulus de pierres. Le balancement de ces couteaux sur la corde érode et use inexorablement cette culture autochtone qui finit par disparaître enterrée sous un tertre sans rites funéraires pour en adoucir la perte. Cependant, ce dernier fil est fait d’acier inoxydable à l’image de cette culture ancestrale qui résiste aux outrages des humains et qui, comme une graine, attend patiemment le moment de reprendre vie. (CGM)

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