Un déficit à la baisse, mais une perte de visiteurs

Un déficit à la baisse, mais une perte de visiteurs
La 34e édition

BUDGET. Le Mondial des cultures enregistre à nouveau un déficit, cette fois de 54 349 $, en partie à cause d’une baisse d’achalandage d’environ 10 %. Malgré ces chiffres écrits à l’encre rouge, le directeur général Charles Guillemette estime que ces résultats sont satisfaisants compte tenu que le manque à gagner est moins important que 2014 et que différents facteurs économiques et touristiques viennent le justifier.

«Il est évident que nous aurions aimé avoir un budget équilibré et aimé voir augmenter le nombre de visiteurs, mais je trouve qu’on s’en sort bien si l’on se fie au contexte actuel. En fait, plus de la moitié des événements au Québec a connu une perte d’achalandage et un déficit qui, pour plusieurs, joue dans les six chiffres», a affirmé M. Guillemette, lors d’une entrevue accordée à L’Express, tout en tenant à préciser que le manque à gagner représente 2 % de 2,5 M$, montant correspondant au budget total.

Dans son rapport présenté le 5 novembre dernier lors de l’assemblée générale annuelle, le président Benoit Villeneuve a précisé qu’il a été plus difficile d’aller chercher de nouveaux partenaires compte tenu du bicentenaire et des Jeux du Québec.

«Tout au long de l’année, les partenaires ont été très sollicités et le public aussi», a-t-il indiqué.

«Il y a constamment plus d’offres en matière de festivals et événements, cela peut également être un autre facteur», fait savoir le dirigeant.

Les entrées ont donc généré 285 517 $ comparativement à 379 100 $ l’été précédent.

«Aspect intéressant toutefois, le festival a su attirer 17 % de nouveaux visiteurs. Nous sommes très contents, car nous pouvons penser que ceux-ci pourront éventuellement amener des festivaliers supplémentaires», a fait valoir le directeur général.

Qui dit moins de visiteurs, dit également moins de consommation. Par exemple, la gestion de breuvages a rapporté 91 399 $ plutôt que 119 725 $.

Au chapitre des commandites, on note une baisse de 53 748 $.

Les subventions quant à elles ont légèrement augmenté, passant de 615 829 $ à 624 481 $. Cette hausse est expliquée par une somme de 11 085 $ provenant d’Emploi Québec, un montant que le festival n’avait pas touché l’année précédente.

D’autres mandats

En 2014, l’organisation avait essuyé un déficit encore plus important, soit de 134 055 $. Si elle a réussi à diminuer son manque à gagner, c’est en partie grâce à la diversification de son mandat.

«Nous offrons donc nos services et notre expertise notamment pour la production d’événements, tant au niveau artistique que logistique et opérationnelle ainsi qu’en marketing et communication. Pour 2015, les revenus nets provenant de ces activités connexes sont de l’ordre de 28 658 $ (production de D31 et élaboration de la programmation des Jeux du Québec, entre autres). Ces nouvelles collaborations viennent alléger la masse salariale et du même coup optimiser nos ressources», souligne M. Guillemette en laissant entendre que le déficit cumulé de 167 000 $ sera donc épongé par les futurs revenus qu’engendreront ces contrats.

Par ailleurs, les membres du conseil d’administration ont fait plusieurs séances de remue-méninges afin d’en arriver à offrir un événement de qualité, mais avec un budget réparti différemment.

«Compte tenu des chiffres de l’année passée, il fallait bouger et revoir notre façon de faire parce qu’on voulait continuer à se développer et se démarquer. De là est venu le plan stratégique. On a donc priorisé dans quoi on voulait investir et en 2015, c’était dans l’aménagement et la programmation. On s’est rendu compte aussi qu’il y avait certains déséquilibres dans le budget, par exemple, le pourcentage qu’on investissait en technique par rapport aux infrastructures de scène était trop élevé. C’est de cette manière qu’on a réussi à réduire des coûts», explique M. Guillemette, ajoutant qu’il y a «eu énormément d’ouverture de la part des fournisseurs.»

L’arrivée de trois nouveaux membres à la permanence a également été un avantage.

«Ça nous a permis d’avoir du recul sur certains aspects et de mettre en pratique de nouvelles façons de faire selon les expériences de chacun», de préciser celui qui est à la tête du Mondial depuis près de quatre ans.

Bref, selon Joël Minville, comptable agréé de RDL Drummondville, «le budget a été bien géré et les énergies consacrées et les décisions prises par le conseil d’administration ont porté des fruits».

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