Jacinthe Gilbert tentera de se faire remarquer au Festival d’Avignon

Jacinthe Gilbert tentera de se faire remarquer au Festival d’Avignon
Jacinthe Gilbert est la metteure en scène de la pièce Les Troyennes

THÉÂTRE. La comédienne drummondvilloise Jacinthe Gilbert s’apprête à vivre une expérience à la fois enrichissante et exceptionnelle, à l’occasion d’un séjour d’un mois en France, plus précisément au Festival d’Avignon, où elle présentera la pièce Les Troyennes, dont elle est la metteure en scène.

Mme Gilbert s’est envolée vers la France le 29 juin avec sept autres comédiens et deux membres de l’équipe technique prêts à jouer devant des milliers de personnes pendant 23 jours, et ce, avec une seule journée de répit.

«Nous jouerons 22 représentations sur les 23 jours du Festival. Nous serons donc sur scène tous les soirs à 20 h 30 à la même salle. L’horaire est intense, mais c’est un beau défi!», expose-t-elle.

Reconnu comme étant aujourd’hui l’une des plus importantes manifestations internationales du spectacle vivant contemporain, le Festival d’Avignon réunit tout le milieu du théâtre français en un même lieu.

«De nombreux recruteurs sont là afin de dénicher les pièces qui feront partie des prochaines programmations des salles de spectacle. C’est une belle occasion de décrocher un contrat et de se faire connaître. Beaucoup de touristes également assistent aux représentations», indique la comédienne qui est également l’une des fondatrices du Théâtre Omnivore qui présente Les Troyennes.

Mme Gilbert en est à sa quatrième présence au Festival, mais ce sera la première fois qu’elle portera le chapeau de metteure en scène.

«C’est une belle fierté pour moi. Je suis en plus entourée d’une équipe de rêve, donc ça ne peut que bien aller!», exprime-t-elle, toute fébrile.

Toujours un sujet d’actualité

Adaptation contemporaine de la tragédie d’Euripide, mise au goût du jour par Jean-Paul Sartre, Les Troyennes présente l’histoire déchirante de femmes victimes de l’injustice du sort. Après un siège de dix ans, l’armée grecque parvient finalement à mettre à sac la ville de Troie en la brûlant et tuant ainsi tous ses héros. Les femmes et les filles deviennent des esclaves. Impuissantes et d’abord ignorantes du destin concocté pour elles par les chefs grecs, les femmes de l’ancienne Troie pleurent la perte de leur cité, la perte de leurs maris, leurs frères, leurs fils, et la perte de leur liberté.

Les Troyennes offre une puissante réflexion sur l’absurdité de la guerre, de la vaine quête de la gloire, et sur l’impuissance de l’homme face à l’indifférence des dieux et face au poids du destin.

«J’ai lu ce texte il y a environ six ans et ça m’a interpellé. Je trouvais tellement que c’était d’actualité. Il a été écrit il y a plus de 2000 ans et malheureusement, on a l’impression que la société n’évolue pas dans ses choix. Les personnages féminins de la pièce sont aussi venus me chercher par leur force de caractère maintenu malgré la détresse», explique Mme Gilbert.

La pièce Les Troyennes a été présentée à six reprises en 2014 dans le cadre du Festival Fringe de Montréal. Au terme de leur séjour en France, l’équipe souhaite récolter de bonnes critiques et décrocher un contrat au Québec.

«Notre présence au Festival nous donnera une corde de plus à notre arc. Ça nous permettra de roder encore plus le spectacle et davantage explorer nos personnages», précise celle qui personnifie Cassandre.

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