Fin des grands concerts aux multiples musiciens

Par Jessica Ebacher
Fin des grands concerts aux multiples musiciens
Le curé de l'église Saint-Frédéric

SPECTACLES. Les grands concerts aux multiples instruments ne feront plus vibrer l’église Saint-Frédéric comme ils le faisaient depuis des années. Le retrait des plateformes qui allongeaient le chœur limiteront la tenue des spectacles réunissant plusieurs musiciens.

Selon trois intervenants culturels à qui le www.journalexpress.ca a parlé, il ne sera carrément plus possible de tenir des spectacles à grand déploiement dans le chœur de l’église.

Les trois plateformes qui ont été retirées permettaient aux organismes d’avoir plus d’espace. La structure centrale était installée à chaque spectacle. Elle recouvrait les marches du chœur pour permettre un espace-scène prolongé jusqu’à la balustrade. Deux autres plateformes latérales, qui étaient devenues permanentes, atteignaient également la balustrade. Le piano de la famille Dubois, qui prenait place sur la structure latérale droite, a également dû être retiré au début du mois.

La Fabrique Saint-François-d’Assise aurait pris la décision de retirer les structures et le piano de façon unanime. «L’église se trouvait en permanence brisée dans sa beauté», explique, d’entrée de jeu, le curé Gilles Mathieu, de qui découle l’initiative. L’objectif était de redonner toute la splendeur à l’église. «Les podiums déguisaient beaucoup le chœur de l’église», ajoute-t-il.

Ces derniers étaient en bois, peints en gris. Ils bloquaient les portes de côté de la balustrade. Le curé indique que le piano qui était «entreposé» sur l’une des structures de bois était imposant et cachait l’autel de marbre qui se trouvait derrière. Il mentionne également que l’installation de la structure centrale ajoutait une charge de travail au personnel de l’église lors des spectacles.

Si l’église Saint-Frédéric n’était pas d’une telle beauté et d’une telle considération, les structures auraient pu, à la limite, être tolérées, poursuit le prêtre. La décision a aussi été prise en prévision des fêtes du 200e de la Ville, au cours desquelles l’église ouvrira ses portes aux visiteurs. Dans cet esprit, la Fabrique désirait remettre les lieux tels quels.

Mécontentement

Trois intervenants importants du milieu culturel drummondvillois ont fait part de leur mécontentement à L’Express, sans toutefois vouloir être identifiés. Ils ont notamment dit avoir été placés devant les faits accomplis. «Un musée vide, ça ne sert à rien», compare l’un d’entre eux.

«C’est une église qui est patrimoniale et dont on veut vanter la pertinence culturelle dans le paysage de Drummondville. Entre autres, il avait toujours été dit que l’un des usages de cette église était à caractère culturel», poursuit-il.

Un autre intervenant mentionne que la décision a engendré de la grogne dans le milieu culturel. «C’est une très mauvaise nouvelle.»

Un organisme qui tenait des spectacles à l’église Saint-Frédéric de façon récurrente analyse présentement les autres options qui s’offrent à lui. «On n’a pas des millions d’endroits à Drummondville qui peuvent accueillir autant de monde (700 à 800 places). Il y a l’église Saint-Frédéric et la Maison des arts», indique la personne contactée.

Cette dernière souligne que les coûts demandés par la Maison des arts Desjardins s’avèrent onéreux pour l’organisme à but non lucratif et que le calendrier des disponibilités est beaucoup plus restreint.

«L’église est d’abord un lieu de culte et de prière. Ce n’est pas une salle de spectacle», répond le curé. Il ajoute qu’il a reçu de nombreux commentaires critiquant les plateformes en question et que leur retrait fait des heureux. «La culture, c’est aussi l’architecture d’une église.»

Selon lui, des concerts pourront continuer à avoir lieu dans le chœur. Les podiums, même temporaires, ne seront toutefois plus permis et les ensembles musicaux et vocaux devront respecter l’architecture.  Le prêtre n’exclut toutefois pas la possibilité qu’une petite plateforme soit ajoutée près de la balustrade, au besoin, pour permettre à un chef d’orchestre de diriger ses musiciens. Les estrades utilisées par les chorales seront aussi permises au centre du chœur.

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