Triple évasion spectaculaire en 1968

Triple évasion spectaculaire en 1968
Le prévenu Claude Levasseur escorté par un policier hors du Palais de justice (Coll. La Parole-SHD).

Comment se fait-il que l’une des plus spectaculaires évasions à survenir au Québec se soit produite à Drummondville, le mardi 30 avril 1968, alorsqu’il n’y avait ici ni prison, ni pénitencier digne de ce nom? Seulement deux cellules pour des détenus et témoins en attente de comparution au tout nouveau palaisde justice, construit en 1962.

Se tenait alors ici un grand procès qui normalement aurait dû se passer à Québec. Comme l’affaire Darabaner avait fait grand bruit dans la Vieille capitale, un changement de venue avait été autorisé pour que l’accusé, Jean-Jacques Gagnon, soupçonné du meurtre d’un nommé Chandonnet, puisse affronter un jury impartial. Comme c’était son droit, Gagnon, qui se défendait seul sans avocat, pouvait assigner pour sa défense des témoins, la plupart des repris de justice ayant été condamnés dans cette célèbre affaire. Et il ne s’en privait pas…

Le 30 avril 1968, une douzaine de ces témoins étaient entassés dans les deux cellules communes du sous-sol du palais de justice. Pendant que l’un d’eux sciait un barreau du soupirail donnant sur le stationnement, les autres chantaient, criaient et faisaient un tel tapage que les gardiens n’ont jamais entendu le bruit de la scie. Plus encore, quand le barreau a été crochivers le haut et que trois détenus ont pris la poudre d’escampette, les gardiens n’ont rien remarqué d’anormal, toujours à cause du chahut.

C’est ainsi que Claude Levasseur (31 ans, condamné à perpétuité pour meurtre), Gaston Plante (41 ans, à 25 ans pour meurtre) et Yves Simard (23 ans, pour vols à main armée) se sont retrouvés en cavale. Des complices les attendaient à proximité au volant d’une voiture qu’ils venaient de voler sur la rue Lindsay: une Pontiac bleue décapotable de récent modèle, celle du notaire Marc-André Joyal. C’est d’ailleurs le notaire qui, peu avant 15 heures, a donné l’alerte pour signaler le vol de son auto.

S’en suivit une immense chasse à l’homme dans tout le Québec. Levasseur a été capturé, a comparu pour évasion et est décédé peu après. Plante a été repris à Montréal à la suite d’une fusillade où un détective a été tué. Quant à Me Joyal, son auto a été retrouvée un mois plus tard presque intacte à Ville LaSalle: les voleurs ont même eu la «gentillesse» de lui expédier ses clés par la poste.

Ne manquez pas notre prochain article à paraître le 23 septembre : «Une escadrille de cadets de l’air à Drummondville».

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