Les candidats et le transport de matières dangereuses par train

Les candidats et le transport de matières dangereuses par train
Plus de fréquences quotidiennes sont souhaitées à Drummondville en direction de Montréal et de Québec. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

DRUMMOND. L’Express a demandé aux cinq candidats aux élections fédérales de Drummond d’exposer leur vision du transport de matières dangereuses par train. Au cours des prochaines éditions, d’autres sujets seront abordés.

Diane Bourgeois, Bloc québécois

Diane Bourgeois met la population en garde concernant les dangers du transport des matières dangereuses par train dans la région. La candidate du Bloc québécois dans Drummond a rappelé que la circonscription a déjà connu deux déraillements de train : l’un à Notre-Dame-du-Bon-Conseil en 2005 et l’autre sur le vieux pont du centre-ville en 1928.

«La question n’est pas de savoir s’il y aura un autre déraillement, mais bien de savoir où et quand il aura lieu. Si nous n’agissons pas maintenant, 120 wagons pleins de pétrole bitumineux traverseront le comté de Drummond et ce, deux fois par jour. C’est trois fois plus de matières dangereuses dans notre centre-ville. Notre comté prend tous les risques et n’en tire aucun profit. C’est totalement inacceptable pour nous.»

«Le Bloc québécois est le seul parti sur la scène fédérale à s’opposer au transport du pétrole bitumineux. La conversion aux énergies renouvelables demeure la solution alternative la plus viable pour notre environnement et notre sécurité aujourd’hui et dans le futur. Le Bloc fait de l’électrification des transports un de ses chevaux de bataille dans le cadre de la présente campagne électorale.»

La candidate bloquiste invite d’ailleurs la population à une assemblée citoyenne au sujet des dangers et des solutions alternatives concernant le transport du pétrole dans la région. L’assemblée se tiendra le samedi 10 octobre, à 14 h, au café Clovis du Cégep de Drummondville. Deux conférenciers prendront la parole : Martine Ouellet, porte-parole du Parti québécois en matière de transport, ainsi que Ianik Marcil, économiste et coauteur du livre «Sortir le Québec du pétrole».

François Choquette, NPD

Le dossier de la sécurité ferroviaire est l’une des priorités du député sortant François Choquette. À ses dires, mettre de l’avant les énergies vertes constitue la solution afin de réduire notre consommation de l’or noir et ainsi diminuer la quantité de barils de pétrole transportés par train.

«Il ne faut pas se le cacher, on a une dépendance au pétrole. C’est irréaliste de dire qu’on ne veut pas de grands pétroliers dans le Saint-Laurent, pas de transport par rail ni d’oléoducs sans rien en échange. Il faut donc faire une transition vers les énergies vertes et le seul parti qui a un plan sérieux à ce sujet c’est le NPD. On souhaite, par exemple, prendre le 1,3 milliard de dollars par année, qui est présentement donné en subvention aux pétrolières et gazières, pour soutenir les énergies vertes. De plus, on veut instaurer une bourse sur le carbone, comme celle mise de l’avant par le Québec», explique celui qui a agi à titre de porte-parole adjoint du NPD en matière d’environnement, dénonçant également la lenteur des conservateurs dans leur plan de retrait des wagons-citernes DOT 111.

Par ailleurs, il indique que son parti veut remettre en place des agents de contrôle qui surveilleront l’application des règles de sécurité.

«Le NPD a déploré la piètre qualité quant à la sécurité ferroviaire qui persiste depuis plusieurs années. Actuellement, l’industrie s’autoréglemente et il faut que ça cesse», soutient-il.

Selon lui, il est primordial que le gouvernement soit transparent avec les municipalités et qu’il coordonne les efforts avec elles.

«En ce sens, j’appuierai Drummondville dans ses démarches dans son plan d’intervention d’urgence civile. D’ailleurs, je me suis déjà assis à quelques reprises, lors de mon dernier mandat, avec Louis Raîche, conseiller en sécurité civile et mesures d’urgence. Il m’a expliqué ce qu’il aimerait en termes de partenariat avec le gouvernement fédéral», fait-il savoir.

Pascale Déry, Parti conservateur

La candidate conservatrice indique que la sécurité entourant le transport de matières dangereuses est une préoccupation pour le parti. «Ça demeure le transport le plus sécuritaire pour transporter le pétrole», indique la candidate. Plus que les pipelines? «Je vous dirais que c’est aussi sécuritaire», répond-elle, en ajoutant que le transport par train est nécessaire.

Pascale Déry fait valoir que la surveillance est beaucoup plus accrue que ce qu’elle l’était depuis la tragédie de Mégantic. Les inspecteurs sont plus nombreux afin d’accroître la fréquence de vérifications, les compagnies ferroviaires sont obligées de respecter les exigences des applications du frein à main, les contraventions sont plus salées et les wagons-citernes DOT-111, moins résistants aux impacts, sont en retrait progressif.

Ce qu’elle répond à ceux qui disent que le Québec prend des risques en étant un lieu de transit pour le pétrole sans en toucher d’avantages : «Une bonne partie des revenus engendrés par le pétrole se retrouve dans les transferts fédéraux (péréquation). Donc ce n’est pas vrai qu’en bout de ligne le Québec n’en bénéficie pas.»

«J’aimerais vraiment être capable de rassurer les gens, poursuit Mme Déry. On peut toujours en faire plus et regarder de quelle manière on peut améliorer certaines choses. Il y a eu des resserrements au niveau de la réglementation et on verra éventuellement ce qu’on peut faire de plus.»

Émile Coderre, Parti vert

«Je suis contre. Le débat entre le train et l’oléoduc, c’est un faux débat. Quand on parle de Lac-Mégantic et de ces affaires-là, c’est uniquement pour faire les projets par oléoduc et ces projets-là permettent donc d’en faire beaucoup plus. Je suis donc à la fois contre les oléoducs et contre les trains. Il faut en venir à remplacer le pétrole en énergie verte», indique Émile Coderre du Parti vert.

Pierre Côté, Parti libéral

«Pour le moment, c’est de s’assurer que le transport soit sécuritaire. Il y a déjà des mesures qui sont prises pour ralentir la vitesse des trains et je sais que la Ville de Drummondville a préparé un plan de mesures d’urgence et a mis au point des formations pour les pompiers. Quant à la possibilité de voir passer 200 wagons supplémentaires sur une base quotidienne, ça m’apparaît beaucoup. Il faudra surveiller de près cette situation pour qu’elle demeure sécuritaire», indique le candidat libéral Pierre Côté.

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