Annie Lampron avait raconté son histoire lors d’une conférence du CAVAC

Annie Lampron avait raconté son histoire lors d’une conférence du CAVAC
Annie Lampron en train de témoigner. (Photo d'archives Ghyslain Bergeron)

Annie Lampron, la mère des deux enfants décédés dans le drame familial de Saint-Edmond, avait été invitée, il y a un an, à livrer un témoignage devant près de 150 personnes lors d’une activité du Centre d’aide aux victimes d’acte criminel (CAVAC) du Centre-du-Québec. Elle disait alors avoir les trois enfants les plus beaux du monde.

L’Express avait rapporté les propos de Mme Lampron, qui avait raconté le procès qu’elle avait subi, s’étant déclarée victime de violence de la part du père de ses trois enfants, Martin Houle, ainsi que de sa belle-mère. Même si le juge avait acquitté ces derniers, Mme Lampron était satisfaite d’avoir entrepris ces procédures juridiques.

«Je connais peu de drames conjugaux où les versions ne sont pas contradictoires. Les juristes entendent et doivent voir si un doute raisonnable subsiste», a expliqué cette semaine Sophie Bergeron, directrice du CAVAC Centre-du-Québec.

Mme Lampron avait aussi relaté comment la Direction de la protection de la jeunesse lui avait enlevé la garde de ses trois enfants, puisque le père craignait qu’elle tue sa progéniture et s’enlève la vie par la suite.

Le CAVAC n’a pas l’habitude de donner la tribune à ses victimes, mais dans le cadre de cet événement spécial, son choix s’est arrêté sur Mme Lampron en raison de ses qualités spéciales : «On a souvent des préjugés sur les victimes faibles et démunies. Mme Lampron venait lever le voile là-dessus», a fait savoir Mme Bergeron, évoquant la force de la femme et sa profession d’infirmière.

D’ailleurs, au terme de cette conférence, bon nombre de victimes l’ont remerciée. Plusieurs ont dit que le témoignage leur a donné du courage et l’envie d’aller plus loin. Personne n’avait prédit que le malheur allait continuer de s’acharner sur cette famille…

«Ce qui me touche beaucoup, c’est de voir autant d’histoires comme celles-là. Quand je regarde le bassin de ma clientèle, et que je regarde cette trame de fond, j’ai beaucoup de familles qui sont à risque. Là, c’est celle-ci qui a explosé. Mais ça nous met en alerte. Ça ramène la fragilité des situations dans lesquelles on travaille. On fonctionne toujours avec des lignes très minces parce qu’on travaille avec des êtres humains. Et nous sommes nous-mêmes humains. On essaie de faire ce qu’il faut, mais lorsqu’il a un passage à l’acte, l’intervenant n’est pas à côté de l’individu. Parfois, il commet l’irréparable, comme ce qui s’est passé dans ce cas-ci…», s’est attristée Mme Bergeron.

Partager cet article