Une affaire troublante à Durham-Sud

L’émission Enquête, présentée hier soir à la télévision de Radio-Canada, a révélé des faits alarmants au sujet de Chantal Lavigne qui, en juillet dernier, est décédée après une expérience de sudation dans une résidence privée située à Durham-Sud, près de Drummondville.

L’équipe du journaliste Alain Gravel a creusé davantage cette histoire qui n’avait pas manqué de faire les manchettes l’été dernier lorsque Mme Lavigne, âgée de 35 ans, mère de deux enfants, n’a pu survivre à un traitement de sudation consistant à s’enduire de boue, se couvrir de plastique et de couvertures, se placer la tête dans une boîte de carton et hyperventiler.

La jeune femme prenait des cours depuis des années dans le cadre « d’une formation » en croissance personnelle. L’instigatrice de cette formation est Gabrielle Fréchette, alias Séréna, une femme à travers qui parle l’esprit d’un maître, Melkisédech, d’où le nom de ce groupe de formation.

Grâce à l’obtention des enregistrements sonores de ces séances, Enquête a reconstitué les derniers moments. On peut entendre Séréna clamer : « L’heure est venue de mourir à ce corps que vous croyez être le vôtre… La mort est la liberté… la mort est la vérité ». Un des faits troublants est que Gabrielle Fréchette confirme que le groupe offre toujours des cours de croissance personnelle et que ses rendez-vous sont pleins jusqu’au mois de mars.

Selon le coroner Gilles Sainton, Chantal Lavigne est morte d’hyperthermie. « On peut dire qu’elle est morte cuite », affirme-t-il dans le reportage. La Sûreté du Québec a ouvert une enquête mais n’a encore porté aucune accusation.

Selon Enquête, les groupes de croissance personnelle se multiplient ces dernières années, mais, au Québec, rien n’encadre leur pratique. « Ces services, supposément psychothérapeutiques, ne sont pas règlementés comme ceux que nous offrons ici au CSSS Drummond, qui sont balisés sous la gouverne du ministère de la Santé », souligne Nathalie Magnan, directrice du programme des familles, de santé publique et santé mentale. « N’est pas intervenant qui veut », indique-t-elle.

Le reportage intégral d’Enquête est disponible sur le site web de Radio-Canada.

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