La guerre alimentaire se corse comme jamais

La guerre alimentaire se corse comme jamais
Martin Ruel

La foulée d’annonces d’investissements massifs dans le créneau alimentaire à Drummondville, comme la transformation du Walmart en Super Centre, intensifiera la guerre qui sévit depuis quelques années dans ce secteur des plus précaires.

Le directeur général de Commerce Drummond, Guy Drouin, indique que le marché de l’alimentation est pratiquement saturé à l’heure actuelle. L’arrivée de nouveaux joueurs rendra la compétition encore plus féroce. "C’est un secteur où il n’y a pas de complaisance. Tu t’adaptes ou tu meurs", tranche-t-il.

Celui-ci donne en exemple le mouvement de conversion amorcé au Québec voulant que les Loblaws soient transformés en succursales Provigo. Ce virage permettrait aux supermarchés de cette bannière de se positionner dans le créneau des commerces de proximité, qui est en vogue.

Chose certaine, Drummondville constitue présentement une cible d’intérêt où la libre concurrence permet aux géants commerciaux de s’implanter où ils veulent et quand ils le désirent.

Des fermetures attendues?

Questionné à savoir s’il fallait s’attendre à des fermetures dans la région, M. Drouin n’était pas en mesure de se prononcer. Il faut dire que certains éléments jouent en notre faveur, comme la hausse de la population drummondvilloise et le nombre de clients de l’extérieur qui viennent magasiner ici.

À cet égard, les statistiques d’achalandage de l’entrepôt COSTCO de Drummondville ne mentent pas : environ 60 % de ses acheteurs proviennent de l’extérieur de la ville.

IGA enregistre une hausse en 2014

Le propriétaire des supermarchés IGA de Drummondville, Martin Ruel, vit au quotidien la guerre alimentaire qui sévit, mais cette concurrence ne l’arrête pas. "Le projet d’un IGA sur le bord de l’autoroute 20 est toujours sur la table", confirme-t-il, sans pouvoir dévoiler les ententes confidentielles qui le lie à sa maison mère, Sobey’s.

"Il faut être raisonnable et réaliste. La démographie drummondvilloise pousse moins vite que les commerces", nuance tout de même M. Ruel. Ce dernier ne cache pas que l’année 2013, marquée par l’arrivée de COSTCO, a été difficile pour ses magasins.

S’il évalue que ce centre suprarégional fait des ventes variant de 600 000 $ à 700 000 $ par semaine en alimentation, ses trois magasins ont subi des pertes d’environ 110 000 $ sur une base hebdomadaire, l’an dernier.

"Tout le monde en a souffert. Par contre, c’était pour la portion 2013. En 2014, j’ai eu une augmentation moyenne de 6 % à 8 % dans les trois magasins IGA à Drummondville", poursuit-il fièrement.

Pour parvenir à de tels résultats, les efforts sont investis à plusieurs niveaux, en commençant par l’ambiance. À titre d’exemple, il souligne les promotions Air Miles ou croisées qui permettent aux clients de bénéficier d’articles gratuits. Les acheteurs peuvent aussi obtenir un produit en cadeau avec 75 $ d’épicerie.

Ce propriétaire également reconnu pour promouvoir l’achat local et soutenir un nombre incalculable de causes et d’organismes du milieu, ce qui finit porter fruits. "Ma stratégie est d’aller toucher les gens", résume l’employeur de 418 travailleurs.

Statu quo chez Metro et Super C

Du côté de Métro et Super C, la porte-parole médias, Geneviève Grégoire, indique que les supermarchés drummondvillois de cette bannière se portent bien.

Si des informations circulent à l’effet qu’un Super C ouvrirait dans le secteur Sud de Drummondville, sur le site de l’ancien Club piscine, la version officielle est catégorique. "Nous n’avons pas d’annonces à faire en ce qui concerne l’implantation de nouveaux magasins", conclut Mme Grégoire.

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