La réorganisation des laboratoires médicaux inquiète

La réorganisation des laboratoires médicaux inquiète
(Photo : Depositphoto)

SANTÉ. Les laboratoires médicaux de Drummondville vivront un bouleversement dans leur pratique, puisque près de 70 % des prélèvements pour analyse seront transférés vers Trois-Rivières. Ce projet, nommé Optilab, s’inscrit dans la foulée de la centralisation des services de santé par le gouvernement libéral.

Selon les technologistes médicales, ces changements pourraient avoir des répercussions néfastes sur la santé des patients. «D’importants examens nécessitent une analyse immédiate, précise la présidente de l’exécutif local APTS et technologiste médicale Julie Provencher. Le transport de Drummondville vers Trois-Rivières, par exemple, retarderait de quelques heures le traitement de l’échantillon en laboratoire.»

La porte-parole syndicale donne en exemple les tests en pathologie effectués pour détecter le cancer, qui pourraient être expédiés ailleurs que dans l’établissement où le patient est suivi. Or, l’attente des résultats est un moment très angoissant pour la personne en attente de diagnostic et selon elle, il serait cruel de prolonger le délai.

«La perte de proximité nous expose aussi à des risques de dégradation ou de perte des échantillons. La communication entre les intervenants est beaucoup plus facile quand tout se fait sur place», ajoute Julie Provencher.

Des risques de pertes d’emploi sont également à prévoir : des 39 emplois en technologie médicale actuellement disponibles à Drummondville, une «proportion importante» pourrait en être abolie ou transférée à Trois-Rivières, selon Julie Provencher. «Travailler dans leur coin de pays, c’est un choix de vie pour nos membres qui ne veulent, ni ne peuvent, aller travailler en Mauricie», fait valoir la porte-parole.

Une pétition a été mise sur pied par les professionnels afin de faire valoir leurs objections au projet Optilab. Cette pétition, accessible sur le site de l’Assemblée nationale, revendique un moratoire afin d’éviter que les laboratoires drummondvillois ne soient démantelés sans analyses.

L’APTS est une organisation syndicale qui regroupe 32 000 Indispensables, occupant des postes professionnels et techniques dans les domaines du diagnostic, de la nutrition, de la réadaptation, de l’intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention. De ce nombre, 3200 sont des technologistes médicales. Dans la région de Drummondville, l’APTS représente près de 400 personnes dont 55 travaillent dans les laboratoires. (JC)

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