Alexandre Cloutier rencontre des agriculteurs de la région

Alexandre Cloutier rencontre des agriculteurs de la région

De gauche à droite

AGRICULTURE. Le candidat à la chefferie du Parti québécois (PQ) Alexandre Cloutier a dénoncé, vendredi à Saint-Germain-de-Grantham, l’inaction du gouvernement de Justin Trudeau dans le dossier du lait diafiltré, le «lait en poudre», qui a fait perdre plus de 220 millions de dollars aux fermes laitières québécoises en 2015, selon Les producteurs de lait du Québec.

Le lait diafiltré doit cesser d’être considéré comme un «ingrédient», «ce qui lui permet d’échapper aux tarifs imposés aux aliments sous la gestion de l’offre», pour l’Agence des services frontaliers, croit M. Cloutier. «C’est une problématique qui peut être réglée du jour au lendemain si on traitait le lait diafiltré comme du lait. (…) Pendant que le gouvernement fédéral tergiverse, il n’y a rien de réglé et c’est les producteurs qui, eux, voient leurs revenus diminuer.» Un Québec indépendant aurait «déjà réglé» le problème qui touche les quelque 5600 fermes laitières québécoises, ajoute-t-il.

Pour la ferme Lecduff, visitée par Alexandre Cloutier, les pertes annuelles causées par cette politique se chiffrent à 50 000 $. M. Cloutier demande au ministre fédéral de l’Agriculture, Lawrence MacAulay, de respecter ses engagements et de trouver «une solution».

Assurance

Le député du Lac-Saint-Jean a également critiqué l’abolition de l’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), qui assure un prix minimum aux producteurs qui y souscrivent, par le ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis. «C’est particulièrement la relève qui est touchée parce qu’il y a des risques pour ceux et celles qui veulent se lancer en agriculture», constate Alexandre Cloutier, qui n’a pas précisé davantage ses propositions agricoles. Elles seront annoncées dans les prochaines semaines en compagnie de l’ex-ministre de l’Agriculture François Gendron.

Le candidat à la succession de Pierre-Karl Péladeau a échangé, sous forme de «table ronde», avec des producteurs agricoles du Centre-du-Québec. «Ça va être beaucoup plus difficile pour les producteurs de faire des projets à long terme, puisqu’ils ne pourront plus avoir une garantie de prix minimum pour leur produit. Ils vont être soumis aux aléas du marché», soutient le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec, Jean-Luc Leclair, qui croit que l’abolition de la ASRA pourrait poser problème avec les créanciers. Ces derniers demandent des garanties en termes de biens et de revenus quand vient le temps d’emprunter.

L’ASRA, un programme non obligatoire, était pourtant utilisé par l’ensemble des producteurs agricoles qui y avaient droit, selon M. Leclair, qui observe un «désengagement» de l’État québécois dans l’agriculture depuis deux ans. «Ça devient difficile d’établir des budgets, d’établir des projets à long terme qui vont rendre l’entreprise plus rentable», ajoute la vice-présidente du Syndicat de la relève agricole du Centre-du-Québec, Christine Schmucki. Elle croit que cette décision du gouvernement de Philippe Couillard aura des «répercussions sur la relève», parce que «l’enjeu financier, c’est important» lors du transfert d’entreprise.

Des appuis

Alexandre Cloutier a reçu l’appui de l’ex-candidat du PQ lors de l’élection de 2014 dans Drummond-Bois-Francs, Daniel Lebel. «C’est indéniablement le chef qu’il nous faut par son expérience et sa capacité à entrer en communication avec les gens», croit M. Lebel. S’il est élu chef du PQ, M. Cloutier espère remporter les deux circonscriptions de la région de Drummondville, Johnson et Drummond-Bois-Francs. «La population va me voir souvent. (…) C’est fondamental pour gagner la course à la chefferie, mais c’est un tremplin pour la prochaine élection.»

Le président du Parti québécois de Johnson, Benoît Manseau, a réitéré son appui à Alexandre Cloutier. «Il n’y a pas assez de politiciens qui prennent le temps d’aller sur le terrain pour jaser directement avec les gens», remarque Jean-Luc Leclair, qui ne peut donner son appui à l’un ou l’autre des candidats à la chefferie du PQ.

M. Cloutier a fait un bain de foule plus tôt dans la journée au Marché public de Drummondville. Il a clôturé son séjour dans la capitale du Centre-du-Québec par une rencontre avec des militants au resto-bar Le Baboune.

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