La FTQ-Construction souhaite que soit modifiée la Loi sur les relations du travail

La FTQ-Construction souhaite que soit modifiée la Loi sur les relations du travail

Les représentants syndicaux de la FTQ-Construction ont visité différents chantier. 

CONSTRUCTION. Des représentants syndicaux de la FTQ-Construction ont visité, mardi, différents chantiers à Drummondville afin d’inviter les membres à signer une importante pétition pour convaincre le gouvernement de moderniser la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction (loi R-20).

La FTQ-construction propose deux mesures, soit le droit à la rétroactivité du contrat de travail à la date d’échéance de la précédente convention collective et l’application des dispositions contre les briseurs de grève.

«La loi anti-briseurs de grève, vieille depuis plus de 30 ans, s’applique à tous les secteurs, mais pas à la construction», fait savoir Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.

Lors de la grève de la construction en 2013, plusieurs travailleurs ont découvert avec stupéfaction que leur employeur était libre d’embaucher des briseurs de grève pour continuer les travaux sur un chantier pendant un conflit de travail, ou même demander aux travailleurs de ne pas respecter le mandat de grève.

«Des employeurs disaient même à leurs employés que s’ils ne rentraient pas travailler, ils perdaient leur job sur le champ. Les travailleurs étaient pris en otage et pour nous, c’était inacceptable, inhumain», indique-t-il.

«Appliquer les dispositions anti-briseurs de grève dans le secteur de la construction, c’est simplement le gros bon sens. On sait tous que c’est l’embauche de briseurs de grève qui génère le plus de conflits durant les négociations, alors pourquoi ne pas régler le problème dès maintenant, avant le début des négociations de conventions collectives en 2017?», s’interroge-t-il.

Rétroactivité

Qui plus est, la construction est le seul milieu de travail au Québec où il est interdit de négocier des clauses de contrats de travail qui s’appliqueraient rétroactivement à la signature de la précédente convention collective. Dans ce contexte, la partie patronale, au dire de M. Ouellet, a tout avantage à faire «traîner les négociations en longueur» afin d’éviter d’avoir à verser aux travailleurs les gains qui pourraient être obtenus à la fin des négociations.

«À chaque négociation, il y a un délai interminable entre la fin de la convention collective et la signature de la nouvelle. Depuis 1997, une seule convention a été signée à temps. Au cours des dix dernières années, ce sont des centaines de millions de dollars qui ont ainsi été perdus par les travailleurs de la construction», dénonce-t-il.

La présente convention collective tombant à échéance le 30 avril 2017, M. Ouellet est d’avis que c’est le bon moment pour interpeller le gouvernement afin d’éviter une autre grève.

«En 2013, la grève générale, la première en 30 ans, avait duré 13 jours. Cela avait coûté 5 milliards de dollars aux contribuables. Je pense qu’on n’a pas le luxe de s’en permettre une autre. De plus, quand la construction va bien, tout va. Et quand une centaine de travailleurs dans une même région ne travaillent pas, comme à Drummondville où les mises en chantier sont impressionnantes ces dernières années, ç’a un impact majeur sur l’économie locale.»

La FTQ-Construction représente près de la moitié des travailleurs en Mauricie-Bois-Francs, soit 5241.

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