La création du CIUSSS constitue un recul selon Claude Audy de la CSN

La création du CIUSSS constitue un recul selon Claude Audy de la CSN
Claude Audy

SANTÉ. Pour Claude Audy, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la création du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec n’a rien encore d’avantageux, que ce soit au plan financier que du côté des services et des conditions de travail.

«Toutes nos craintes que nous avions au départ sont fondées. On craignait la perte de services, ça arrive tous les jours, on voyait venir une centralisation de services et une privatisation accrue, c’est ce qui est en train de se réaliser», souligne-t-il d’emblée, en précisant qu’il n’a pas perçu de réelles économies.

Celui-ci déplore aussi la disparition de l’autonomie locale.

«Maintenant, l’autonomie vient de la direction de Trois-Rivières. On parle toujours en fonction du CIUSSS. L’espèce d’aspect local disparaît de plus en plus», laisse-t-il tomber.

Qui plus est, il indique que les travailleurs n’ont plus de lien d’appartenance ni d’identité locale. Le lien de proximité n’est plus là entre l’employeur et les employés.

«On ne sait plus vraiment à qui on doit s’adresser. Bien souvent, les personnes-ressources ne sont pas sur le terrain. Les contacts sont dorénavant techniques. C’est dépersonnalisé», dénonce le représentant syndical.

Sans compter les mesures d’optimisation qu’il trouve illogiques.

«Puisque tous les anciens départements du même secteur d’activité sont maintenant regroupés en une unité, ils doivent chacun de leur côté trouver une manière de se mettre à niveau avec les autres. Cette façon de faire ne marche pas. On ne peut pas comparer les villes alors qu’elles n’ont pas les mêmes besoins et réalités. C’est inquiétant», déplore-t-il.

Bref, celui-ci confie que le climat est morose et malgré l’entente de principe, il y a toujours des inquiétudes et de l’incertitude.

Le mot d’ordre est de couper 34 millions. Il n’y a pas 1000 façons de sauver de l’argent. Logiquement, on va vers le bas, c’est-à-dire les travailleurs. C’est aberrant de voir ça alors qu’on déplore depuis des années qu’il y a un manque de personnel. On se retrouve donc dans un cercle vicieux en coupant des postes : les services sont affectés, la clientèle s’alourdit et on se retrouve avec du personnel qui tombe malade. On ne s’en sortira pas», soutient-il avec aberration.

«On n’a pas avancé, on a même reculé et on n’a pas fini avec les nouvelles structures», conclut-il.

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