Vie extraterrestre : à deux doigts de la réponse

Vie extraterrestre : à deux doigts de la réponse
Voici une image de Kepler 186f

ASTROPHYSIQUE «Vie extraterrestre : à deux doigts de la réponse». C’est ce qu’a voulu démontrer Robert Lamontagne, astrophysicien à l’Université de Montréal et directeur du télescope de l’observatoire du Mont-Mégantic, dans une captivante conférence qui a eu lieu la semaine dernière au Café Clovis du Cégep de Drummondville.

Devant près d’une centaine de curieux, tous passionnés par ce qui se passe ailleurs que sur la terre, le scientifique a commencé par effectuer un survol des toutes premières observations des planètes de notre système solaire, notamment celles de Galilée, et des premiers signaux radio qui, vers 1960, ont permis d’écouter l’univers.

Puis, Robert Lamontagne est entré dans le vif du sujet et c’est là que c’est devenu fascinant, très fascinant. «À ce jour, nous avons découvert 2093 exoplanètes (planètes qui comme la terre tournent autour d’un soleil). Au début, en 1995, ce fut extraordinaire; maintenant c’est rendu commun. Aujourd’hui, on en voit de toutes les sortes, des petites, des grosses, des chaudes, certaines sont gazeuses, on a même découvert des planètes qui gravitent autour de trois soleils, imaginez un triple coucher de soleil…

«Plus nos technologies progressent, plus nous trouvons des exoplanètes dont la masse se rapproche de celle de la terre et plus elles sont à une distance semblable à celle qui sépare notre terre du soleil. Trop près c’est trop chaud, trop loin c’est trop froid pour que naisse la vie», a expliqué l’astrophysicien.

Photos, graphiques et animation à l’appui, le conférencier a avancé que, sur les 100 milliards de soleils que compte notre galaxie, il se trouverait environ 400 milliards d’exoplanètes. «On peut présumer, d’après les recherches récentes, que 15 % des exoplanètes peuvent présenter des caractéristiques ressemblant à celles de la terre, telles que l’atmosphère, une surface solide et de l’eau liquide. Il faut juste les trouver», lance-t-il avec la conviction que la science y parviendra à mesure que seront élaborés de plus puissants téléscopes.

Robert Lamontagne, qui est également membre de l’iREx (Institut de recherche sur les exoplanètes), se dit confiant que les instruments à venir permettront de faire un bond de géant au début des années 2020. Il a parlé de TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), de la NASA, qui verra le jour vers 2018 avec la mission de balayer le ciel afin de trouver spécifiquement des exoplanètes. Il y a également le JWST (James Webb Space Telescope) qui sera aussi en fonction en octobre 2018, qui sera 10 fois plus puissant que Hubble. Et surtout, il y a le TMT (Trente Mètres Téléscope), un observatoire astronomique terrestre capable d’observer depuis le proche ultraviolet jusqu’à l’infrarouge moyen (500 fois plus puissant que le Mont-Mégantic), et le EELT (European Extremely Large Telescope) avec son miroir primaire d’un diamètre de 39 mètres, qui doit entrer en service en 2024.

Selon Robert Lamontagne, les observations vont devenir plus précises. «Il n’y a rien de garanti, mais au train où vont les choses, on aura une réponse sur la vie extraterrestre dans les années 2022, 2023, 2024…» conclut-il, en s’en remettant à la pensée de Carl Sagan : «Quelque part, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert».

Question collatérale : et si nous étions seuls dans cet univers? Et bien ce serait un beau gâchis d’espace, comme le dit Jodie Foster dans le magnifique film Contact, de Robert Zemeckis.

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