Plusieurs agriculteurs s’engagent pour la protection de la rivière Saint-Germain

Plusieurs agriculteurs s’engagent pour la protection de la rivière Saint-Germain

FAUNE. Vingt-trois producteurs agricoles se sont engagés à aménager une bande riveraine d’un minimum de trois mètres en bordure de la rivière Saint-Germain, la branche la plus polluée de la rivière Saint-François.

La mauvaise qualité de l’eau pourrait affecter plusieurs espèces aquatiques, dont une espèce à situation précaire, le méné à tête rose, du bassin de la rivière Saint-Germain. Deux agriculteurs en sont déjà aux plans et devis pour implanter une bande riveraine qui favorisera les déplacements de la faune et la biodiversité. Le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) coordonne le projet.

Sur les 30 producteurs rejoints, 23 ont décidé de collaborer au projet. Un «bon accueil», selon la coordonnatrice de projets du Conseil de la gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF), Julie Grenier. «Les agriculteurs dans la région sont très sensibles aux inondations qui ont lieu fréquemment. Il y a une grande mobilisation», ajoute-t-elle.

Les différents partenaires du projet ont remarqué qu’il y avait des zones de rupture dans le corridor faunique de la rivière Saint-Germain. L’installation d’une bande riveraine continue «stabilisera les berges» et consolidera «des corridors fauniques sur le bassin versant de la rivière St-Germain».

«L’eau monte rapidement sur la rivière Saint-Germain quand il y a de fortes pluies, ce qui déstabilise les berges, explique Mme Grenier. Avec une bande riveraine, beaucoup moins de sédiments se retrouveront dans les cours d’eau. Ça va faire un milieu plus stable.»

L’ajout de trois mètres de végétation permet également de retenir une partie de l’engrais qui provient des champs et qui contamine la rivière.

Une installation de longue haleine

Pour démarrer l’ajout d’une bande riveraine, le COGESAF doit d’abord se rendre chez l’agriculteur en compagnie d’un agronome pour élaborer un plan d’accompagnement agroenvironnemental. Il permet notamment «d’identifier l’ensemble des éléments à améliorer qui ont un impact sur l’environnement», indique le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

Une fois cette étape passée, l’équipe passe aux plans et devis, puis ira chercher le financement. «C’est une démarche assez contraignante pour chaque agriculteur. Il y a beaucoup de paperasse à remplir», raconte Julie Grenier.

Le MAPAQ finance l’installation de ces corridors riverains à 70 % jusqu’en 2018, par le biais du programme Prime-Vert. Les agriculteurs doivent s’engager à défrayer les 30 % restants, soit en argent ou en temps de travail sur le projet.

«Nous leur demandons souvent de faire une bande riveraine élargie (six à sept mètres de profondeur) qui aura un réel impact sur le milieu, le cours d’eau, mais aussi sur l’habitat faunique pour le déplacement de la faune», affirme la coordonnatrice de projets.

Pour accélérer le processus, le producteur peut le faire à ses frais et voir cette bande riveraine comme une autre source de revenus. L’agriculteur pourrait, par exemple, planter des arbres fruitiers le long de la rivière.

L’équipe espère pouvoir accompagner deux à trois agriculteurs par année.

Plusieurs organismes collaborent avec le CRECQ et le COGESAF sur ce projet.

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