Le Réseau d’accès médical Drummond disparaîtra

Le Réseau d’accès médical Drummond disparaîtra
Le docteur Gilles Viens.

SOINS. Le Réseau d’accès médical Drummond (RAMD), qui traite 23 000 patients drummondvillois par année, au lieu de les faire attendre à l’urgence, sera aboli le premier avril.

Les médecins dénoncent cette coupe qui découle de la réforme du ministre Gaétan Barrette (Loi 20), touchant la réorganisation de première ligne, et le docteur Gilles Viens se fait leur porte-parole pour clamer qu’il faut absolument faire pression sur le ministère afin que cette fermeture soit évitée.

«Nous avons réussi à créer ce RAMD, qui est un projet pilote unique au Québec, lequel a atteint ses objectifs depuis six ans. Notre façon de faire était que deux sites (un des 5 GMF de la région ainsi que la Clinique des urgentologues) étaient ouverts à tous les jours pour recevoir des patients. Au total, ce sont 23 000 personnes par année qui passaient par la RAMD. Dorénavant, ces patients iront attendre à l’urgence, pas tous, car les médecins vont soigner leur clientèle. Le RAMD a fait en sorte qu’il y a eu une baisse de 12 % de l’achalandage à l’urgence, c’est énorme. S’il ferme, ce sera un recul incroyable et des attentes épouvantables à l’urgence. Il faut savoir que les patients orphelins (ceux qui n’ont pas de médecins) sont de plus en plus nombreux et que plusieurs médecins ont pris leur retraite ces dernières années», a soutenu le Dr. Viens dans un entretien avec L’Express ce matin dans son bureau du boulevard Lemire.

Selon le nouveau modèle, les heures de service dans les cinq GMF seront diminuées de huit heures par semaine, passant de 76 à 68 heures, et la Clinique des urgentologues disparaîtra.

D’après le Dr. Viens, c’est le ministère qui ne veut pas reconnaître le succès qu’a obtenu sur le terrain le RAMD à Drummondville. «Le CIUSSS (Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux) nous appuie, mais il y a un dialogue de sourds avec les hauts fonctionnaires. Moi ça fait deux mois que je tente de faire pression pour les convaincre. Ils jugent que la réforme est utile et nécessaire, en nous considérant comme un dommage collatéral. Je ne dis pas que toutes les règles sont insensées dans la réforme, mais j’implore le ministre Barrette de faire preuve de souplesse dans certaines règles pour ne pas détruire ce que nous avons fait de bon ici. Sinon, ce sera dur à ramer après».

Le Dr Viens est d’avis que, si la population fait pression sur le ministre Barrette, la fermeture du RAMD pourrait peut-être être évitée, mais il n’en est pas certain. «J’ignore si le ministère acceptera de faire une exception à leur manie de vouloir tout uniformiser. Mais je veux que le ministère et le ministre sachent que ce sera pour nous, à Drummondville, un recul de sept ans. Le ministre Barrette se targue souvent de dire que ses règles ont pour effet d’augmenter les services. Mais, dans le cas de l’abolition du RAMD, pour la première fois, ses règles vont diminuer les services. Immédiatement», a-t-il souligné.

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