Une grève sociale historique

Une grève sociale historique
Vers 10 h

GRÈVE. Pour la première fois de leur histoire, plus d’une trentaine d’organismes communautaires de Drummondville ont fermé leurs portes aujourd’hui afin de participer au mouvement national de grève sociale. Les travailleurs sont donc descendus dans la rue pour protester contre la précarité de leur financement.

«Cette grève sociale est historique. Jamais nous n’avons connu un mouvement d’une telle ampleur dans notre région et jamais nous n’avons osé arrêter nos activités de peur de nuire aux personnes», a affirmé Sylvain St-Onge, directeur général de la CDC Drummond, en indiquant que pratiquement tous les secteurs d’intervention (santé et services sociaux, défense de droit, famille, développement des communautés, etc.) y étaient représentés, la particularité de cette mobilisation.

Vers 10 h, plus de 80 personnes avaient érigé une ligne de piquetage devant l’édifice La Marguerite. Certains travailleurs ont également manifesté devant leur bureau respectif.

Selon M. St-Onge, la plupart des organismes sont fermés pour la journée, mais ceux offrant des services essentiels, comme c’est le cas pour la Rose des vents, la Tablée populaire et le Comptoir alimentaire Drummond, demeurent ouverts malgré l’effectif réduit.

Revendiquer leur survie

Les demandes augmentent, mais le financement ne suit pas, aux dires des travailleurs. «Les organismes communautaires doivent faire des pieds et des mains pour maintenir les services et éviter la rupture. Ils doivent faire beaucoup avec peu, ils doivent faire plus, pour plus de monde, mais avec un financement insuffisant. Nos employés sont épuisés, d’autres sont malades et quittent notre mouvement. Nous faisons face à un important roulement de personnel», ont-ils dénoncé.

«Le gouvernement de Pauline Marois avait promis une hausse de financement de 160 millions de dollars sur trois ans. Malheureusement, les libéraux ont tout effacé et n’ont rient ramené», a déploré M. St-Onge.

Actuellement, le sous-financement des 1300 organismes du Québec est estimé à 265 millions de dollars.

«On ne s’attend pas à tout avoir demain, mais il faut du moins qu’il se passe quelque chose! On vit présentement avec le minimum», a-t-il précisé.

À cela s’ajoute la question des protocoles d’entente.

«Sur les 70 organismes membres de la CDC, plusieurs n’ont pas encore de protocole d’entente de financement signé. On est rendu à cinq mois de l’échéance des protocoles et on ne sait même pas ce qui arrivera», a laissé tomber le directeur général.

Les revendications

• Le respect de l’autonomie des organismes communautaires et la reconnaissance de leur travail comme moteur du progrès social.

• Le plein financement à la mission globale de tous les organismes d’action communautaire autonome qui y ont droit.

• L’indexation annuelle des subventions pour suivre l’augmentation des coûts de fonctionnement.

• La fin des compressions budgétaires et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.

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