Un aménagement paysager hors de l’ordinaire

Un aménagement paysager hors de l’ordinaire

BIODIVERSITÉ. Le Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF) innove une fois de plus. Avec l’entreprise Innovations paysagées Ladouceur, quatre écosystèmes ont été recréés devant l’entrée principale de l’école secondaire Jean-Raimbault. Un projet à la fois esthétique et pédagogique qui mettra en valeur la biodiversité en milieu urbain.

Ce projet est né d’abord du souci d’offrir une éducation sur la diversité végétale.

«Puisque le programme GARAF est enseigné à Jean-Raimbault, on cherchait une façon différente de permettre aux jeunes d’avoir accès à une biodiversité végétale et animale», indique Pablo Desfossés, coordonnateur du GARAF, précisant que ce projet est le résultat de six mois de travail auquel Canimex y a également collaboré.

Milieu humide, milieu frais, plantes forestières et champ reconstitué sont les quatre écosystèmes représentés à petite échelle où l’on y retrouve une trentaine de plantes indigènes, des végétaux qu’on n’a pas l’habitude de voir devant un bâtiment.

«Voilà l’aspect particulier du projet. Normalement, nous plantons ces plantes sur une bande riveraine, au bord de quelque chose qu’on veut renaturaliser parce qu’on l’a détruite. C’est très innovateur ce que le GARAF nous a proposé de faire», affirme Nathalie Blanchette, architecte-paysagiste chez Ladouceur.

L’entreprise a fait appel à une pépinière spécialisée en plantes indigènes puisque leur disponibilité est plutôt limitée dans les autres commerces de végétaux.

«On a fait la sélection en fonction des besoins pédagogiques de l’école, mais aussi en respectant certaines normes esthétiques, précise Mélanie Routhier, technicienne-conceptrice en aménagement chez Ladouceur. Par exemple, il a fallu porter une attention particulière sur la façon de regrouper et de disposer les plantes afin d’avoir une floraison homogène et parce qu’elles sont très envahissantes, notamment.»

Par ailleurs, afin d’accélérer le processus d’implantation de la biodiversité, des amphibiens seront intégrés aux milieux. Des salamandres cendrées peuvent déjà être observées.

«Avec tout ça, nous aurons un laboratoire-classe extérieur. Comment vont évoluer les plantes à travers cet aménagement? Va-t-on voir s’installer de nouvelles espèces? Nous pourrons donc faire un suivi tant du côté de la biodiversité, mais aussi du côté de l’évolution des milieux que nous avons créés», soutient M. Desfossés, en ajoutant que les élèves s’occuperont de l’entretien.

Soulignons que le projet totalise une somme de 14 000 $. De ce montant, 7000 $ proviennent du budget des ressources matérielles de la Commission scolaire des Chênes. Ladouceur a également offert un don de 2000 $.

«Différents fonds du GARAF sont venus compenser la somme», précise M. Desfossés, annonçant une deuxième phase qui prévoit l’ajout d’un étang.

Un projet qui pourrait aller loin…

Avec le soutien et l’expertise du personnel de Ladouceur, M. Desfossés et son équipe effectueront un suivi et un entretien rigoureux afin de bien documenter le projet qui pourrait servir de modèle, le souhait du GARAF.

«Nous aimerions que cet aménagement paysager peu commun serve éventuellement d’exemple et d’outil de sensibilisation démontrant que nous pouvons faire autrement. Il n’y a pas beaucoup d’expériences de faites alors les gens sont réticents à aller de l’avant avec un projet similaire. Il faut aller au-delà du standard de l’aménagement. Ne serait-ce que de varier les plants dans les plates-bandes, la biodiversité va plus facilement s’incruster dans la ville, ce qui est souhaitable», donne-t-il à entendre.

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