Une requête a été adressée à la Cour suprême

Une requête a été adressée à la Cour suprême
Le barrage hydroélectrique de Sainte-Brigitte-des-Saults.

DRUMMONDVILLE. Les trois riverains de la rivière Nicolet Sud-Ouest à Sainte-Brigitte-des-Saults, se considérant sinistrés d’inondations à répétition par le barrage hydroélectrique de la compagnie Énergie Algonquin, ont finalement adressée une requête à la Cour suprême du Canada en date du 3 juin 2015.

Jacques-Laurent Lampron, Pierrette Proulx Lampron et François Proulx, qui tiennent la compagnie Énergie Algonquin Sainte-Brigitte inc. et ses compagnies-sœurs Algonquin Power Systems inc., Société d’électricité Algonquin et Algonquin Power Fund (Canada), responsables des dommages subis à leurs propriétés lors des inondations du 13 avril 2001 et du 5 octobre 2005, ont en effet reçu un accusé de réception du greffier du plus haut tribunal du Canada, leur confirmant que les documents ont été déposés dans le délai requis.

«Il reste à savoir si la Cour suprême, après analyse de notre dossier, acceptera ou refusera d’entendre notre cause», a confié à L’Express Jacques-Laurent Lampron qui, à 85 ans, pilotera l’affaire sans avocat. «Nous sommes dans l’attente de la décision de la Cour suprême et j’ignore quand elle sera rendue», a-t-il ajouté.

Cette saga judiciaire n’est donc pas terminée. On se rappellera que les trois Brigittois avaient vu la Cour supérieure rejeté leur action en dommages-intérêts le 16 août 2013. Un an et demi plus tard, la Cour d’appel, composée des juges Nicole Duval Hesler, Yves-Marie Morrissette et Marie St-Pierre, après avoir réexaminé les 284 paragraphes de l’exposé de l’affaire et l’analyse des prétentions des parties, avaient donné raison à la juge de première instance, Lise Matteau.

«À la lumière de ces résultats obtenus auprès des deux tribunaux, nous avons, en date du 26 mai 2015, retiré le mandat à l’avocat retenu pour l’appel devant la Cour suprême afin de présenter le dossier le plus complet possible et cela, tel que requis pour le 4 juin 2015», a expliqué M. Lampron, qui, dans son aventure judiciaire, est aidé par ses enfants Marie-Danielle, une-ex-juge (administratif), Christiane, psychologue de formation, et Laurent-Jacques, agronome.

Les trois citoyens de Sainte-Brigitte-des-Saults s’accrochent fermement au fait que l’érection du barrage hydroélectrique, en 1992, a non seulement détruit le paysage et la quiétude de l’environnement, mais a causé embâcles et inondations. «Il y a eu 9 inondations en tout», précise M. Lampron.

Les trois appelants peuvent compter sur un allié de taille puisque Fondation Rivières, un OBNL dont la mission est d’oeuvrer à la préservation, la restauration et la mise en valeur du caractère naturel des rivières, demande depuis plusieurs années au gouvernement de ne pas renouveler les contrats des petites centrales. Selon Fondation Rivières, ces petites centrales nuisent à l’environnement et causent des inondations ou des assèchements de rivières.

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