Tour du monde pour les papilles

Tour du monde pour les papilles

DRUMMONDVILLE. Le lieu est inspirant et coloré. Les différentes odeurs chatouillent agréablement les narines. Les plats présentés creusent l’appétit. Lors de la visite de L’Express à la nouvelle coopérative d’alimentation internationale Goûts du monde, lundi après-midi, les employés en étaient aux derniers préparatifs avant la grande ouverture officielle prévue ce mercredi.

L’endroit est accueillant, autant pour les quelque 5000 immigrants représentant 57 nationalités différentes ayant choisi Drummondville comme terre d’accueil que pour les Québécois de souche.

«On veut amener les Drummondvillois à goûter autre chose», laisse tomber le directeur général du Regroupement interculturel de Drummondville (RID), Darryl Barnabo.

Le prêt-à-cuire, le prêt-à-emporter et le prêt-à-goûter sont à l’honneur. En plus des ingrédients internationaux disponibles sur les tablettes et en vrac, les clients peuvent s’alimenter en conseils, en découvertes et en façons de cuisiner différentes. Ce sera en quelque sorte de faire découvrir «comment madame Mohamad qui vient de Bagdad cuisine son couscous», illustre M. Barnabo.

Celui-ci s’attend entre autres à ce que le poulet fumé soit l’un des gros vendeurs. «Ce sera un hit!» À sentir l’arôme de la pièce de viande, force est de constater que le directeur général a probablement vu juste.

Lors de la visite, l’un des employés présente une bouchée de pizza arménienne au directeur général. Sa création passe le test. Le «goûteur» explique que les clients pourront ajuster le niveau d’épices à leur goût; de doux à très fort. Ainsi, autant les papilles voyageuses que les papilles plus timides apprécieront. Les becs sucrés ne sont pas en reste. Un comptoir entier est réservé aux baklavas et autres desserts internationaux.

Une section avec tables est prévue pour recevoir une trentaine de clients prêts à goûter. Un service de traiteur et des cours sont aussi offerts.

Les gens des diverses communautés culturelles de Drummondville avaient l’habitude de se rendre dans la métropole pour faire leur grosse épicerie. Soit ils ne trouvaient pas dans la région ce qu’ils recherchaient, soit ils le trouvaient en trop petite quantité. Ils devraient maintenant dénicher à la coopérative de quoi remplir leur garde-manger à leur goût.

Le projet a nécessité des investissements de 1,6 million $ et sept emplois sont créés. En collaboration avec la Commission scolaire des Chênes et Emploi Québec, un groupe de 18 personnes – Québécois et immigrants confondus – apprend les rudiments des métiers de boucher, pâtissier et chef cuisinier. Au terme de leur formation, ils recevront une attestation d’études qui leur permettra de prendre leur envol sur le marché du travail. Cette reconnaissance d’acquis leur procurera aussi l’équivalent de plusieurs voyages en termes de bagages d’expérience, de dégustations et de rencontres enrichissantes.

«Ce sont des gens qui savaient faire de la popote chez eux. Ça goûtait le ciel pour 20 personnes. Nous, on va leur apprendre à cuisiner pour 500 personnes et les 500 portions goûteront la même chose; elles goûteront le ciel», indique le directeur général du RID.

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