Déficit de 75 000 $ au Cégep

Déficit de 75 000 $ au Cégep
Les étudiants ont déserté le Cégep de Drummondville aujourd'hui.

DRUMMONDVILLE. Le Cégep de Drummondville a adopté, pour la première fois en cinq ans, un budget déficitaire. En raison des compressions gouvernementales, un montant de 75 000 $ sera puisé dans le fonds de réserve.

Le dernier budget déficitaire remonte à l’exercice 2010-2011 alors que l’année financière s’était terminée avec un manque à gagner de près de 23 000 $.

«Si c’est possible, on va travailler pour résorber le déficit en cours d’année. Et on a déjà des pistes de solutions pour faire en sorte qu’il ne soit pas récurrent», a mentionné le directeur des services administratifs du collège, Jacques Contant.

Pour l’année financière 2015-2016, qui débute le 1er juillet, le collège prévoit des revenus arrondis de 26, 59 millions $ et des dépenses de 26, 66 millions $. Le déficit de 75 000 $ sera puisé dans le fonds de réserve, qui s’établissait à 608 500 $ avant la ponction.

Pour la directrice générale du Cégep, Brigitte Bourdages, le fonds de réserve est à un niveau relativement minimal. «Le coussin de sécurité est nécessaire et à conserver», indique-t-elle.

La directrice explique également que les établissements qui affichent un déficit doivent mettre en place un plan de redressement afin d’expliquer au gouvernement comment ils entendent atteindre l’équilibre. Cela impliquerait bien des procédures et un cadre serré est imposé.

Un des membres du conseil d’administration du Cégep, Jean-Marie Desroches, a proposé lors de la dernière séance, que le déficit budgétaire soit plus important pour 2015-2016 et que le fonds soit abaissé à 250 000 $, et ce, dans le but de maintenir les services en cette période difficile. Cette proposition n’a pas été retenue par les autres membres.

Ceux-ci ont refusé de se diriger vers un déficit plus élevé, notamment en raison de la difficulté à le résorber par la suite et à le ramener à un niveau acceptable. «Il faudrait augmenter énormément les revenus et mettre une pression terrible sur la formation continue», a indiqué Mme Bourdages.

Le directeur des services administratifs a expliqué que le fonds de réserve doit notamment servir pour l’avancement du collège, dont le développement ou l’implantation de nouveaux programmes; le perfectionnement du personnel; l’aide aux étudiants; l’aide à la recherche et les améliorations physiques. «Il faut éviter de puiser des sommes dans le fonds qui vont devenir des sommes récurrentes. C’est le danger», a ajouté Mme Bourdages.

Celle-ci souligne que si des imprévus survenaient en cours d’année et que le budget planifié s’avérait insuffisant, un montant plus grand serait alors pris dans le fonds de réserve. La prochaine année ne s’annonce d’ailleurs pas de tout repos puisqu’une portion des revenus tirés de la formation continue pourrait diminuer en raison des compressions gouvernementales que vivent aussi certains partenaires. La disparition de la Conférence régionale des élus (CRÉ) aura aussi un impact. À cela s’ajoute un risque qu’une nouvelle vague de compressions survienne au beau milieu de l’exercice, comme ce fut le cas en 2014-2015.

Dans le réseau

Il semblerait qu’un sondage réalisé par la Fédération des cégeps fasse état d’une quarantaine d’établissements qui prévoient présenter un budget déficitaire pour l’exercice 2015-2016. Faute d’avoir un fonds de réserve suffisant, une douzaine devrait se plier en plan de redressement. La Fédération n’a pas voulu commenter puisque les résultats seraient préliminaires.

Budget 2015-2016

Dépenses totales 26 662 292 $ (27 077 885 $ en 2014-2015)

Revenus 26 587 292 $ (27 077 885 $ en 2014-2015)

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