Drummondville a maintenant sa bière

Drummondville a maintenant sa bière

Michaël Jean est le propriétaire du BockAle. Le commerce ouvrira ses portes en juin

DRUMMONDVILLE. Deux cents ans après sa naissance, Drummondville a dorénavant sa bière. Et sa bière, la Blanche de Drummond, a été spécialement conçue à l’image du fondateur de la ville, «honorable et avec du caractère».

«La Blanche de Drummond est une bière qui est très aromatique. Très amère aussi. Cette bière-là, on l’a faite avec du caractère. Ça cadrait super bien avec George Heriot», décrit le propriétaire de la toute nouvelle microbrasserie drummondvilloise le BockAle, Michaël Jean, en ajoutant que l’homme était très honorable, mais qu’il avait une certaine fermeté pour pouvoir gérer la ville. «Et une blanche houblonnée, ça démontre exactement cela.»

L’idée de créer une bière pour le 200e de la Drummondville vient de l’Épicerie Lauzière, dont la réputation auprès des amateurs de bières dépasse largement le territoire de la ville. Michaël Jean y avait déjà pensé, mais vu tout ce qu’il avait à faire pour démarrer son entreprise, il avait plutôt mis le projet à plus tard. L’Épicerie a insisté. Et l’audacieux entrepreneur a décidé de foncer.

Un remue-méninge a été organisé, entre autres avec la Société d’histoire de Drummond, et, dans des délais de production très serrés, une première cuvée de 70 litres a vu le jour. Le test a été concluant et a surpris les papilles, au dire du brasseur. «C’est une de nos grandes réussites. On était vraiment satisfait. On ne voulait rien changer, sauf un aspect, la couleur, qui était un peu trop orangée.» Le choix des grains a donc été légèrement modifié avant de lancer les autres 1200 litres.

Déjà, certains ont pu y goûter lors d’une dégustation ou en restaurant. Ceux qui souhaitent la déguster dans le confort de leur foyer devront patienter encore un peu.

Le BockAle

La microbrasserie le BockAle (Ale dit en anglais) sera la toute première à produire entièrement sa bière à Drummondville. L’ouverture est prévue en juin, de sorte que le premier brassin sorte en juillet. La production a toutefois débuté en décembre dans une autre microbrasserie avec qui Michaël Jean a une entente.

L’entreprise située sur la rue Canadien comprendra tous les équipements de production, allant du moulin à la salle d’embouteillage, ainsi qu’un salon de dégustation de style «lounge». «On veut que ce soit une place où les gens viennent et soient capables de parler ensemble. On veut favoriser la discussion», note le propriétaire. Grâce à une grande fenêtre, les curieux pourront jeter un œil sur la production tout en sirotant leur verre.

Le BockAle produira 1400 hectolitres (140 000 litres) annuellement ou l’équivalent de 50 barils par semaine. Cette quantité correspond déjà au volume de production qu’il pourra atteindre dès son arrivée à Drummondville. «On est déjà en train de planifier l’achat d’autres fermenteurs», laisse tomber le brasseur.

Michaël Jean est agréablement surpris de la demande. Selon lui, les commerçants sont très ouverts. À Drummondville, ses bières sont distribuées dans quelques restaurants, à l’Épicerie Lauzière, sur le boulevard Lemire, et au dépanneur Voisin, sur le boulevard Saint-Joseph. En bouteilles, la Blanche de Drummond sera seulement disponible à l’Épicerie Lauzière, et ce, à partir du 27 mai.

Les bières du BockAle sont la Candide, l’Euphorique, la Fanatique, la Charnelle, la Blanche de Drummond et l’Idyllique, qui fera son apparition dans deux semaines.

Chez le BockAle, la recherche et développement se fera en continu. Il y aura continuellement une bière en test. Les clients du salon de dégustation pourront d’ailleurs goûter à ces «essais». Cela permettra au brasseur de voir le potentiel de ses produits en développement.

Le démarrage de l’entreprise totalise des investissements d’environ 500 000 $, dont 90 000 $ proviennent d’Investissement Québec. Incluant ceux du salon de dégustation, une dizaine d’emplois seront créés à court terme.

Michaël Jean avait le choix entre mettre en place sa microbrasserie dans une zone commerciale ou l’installer dans une zone industrielle. S’il avait opté pour une aire commerciale, sa production aurait été limitée. Où il se trouve, c’est plutôt la distribution qui l’est. Il a donc dû demander une dérogation à la Ville de Drummondville pour pouvoir servir de la bière à cet endroit.

Du houblon entrepreneurial

Au fil des ans, la fibre entrepreneuriale bien développée de Michaël Jean s’est tournée vers le houblon. Son histoire d’amour avec la bière de microbrasserie est née au Cégep, alors qu’il étudiait à Québec. Cette fréquentation s’est transformée, avec le temps, en une solide relation qui l’a menée jusqu’à l’idée de démarrer sa propre microbrasserie, il y a trois ans. Des projets avec le BockAle, Michaël Jean, n’en manque pas. Il souhaiterait éventuellement pouvoir développer des relations avec d’autres microbrasseries afin de produire pour elles, à l’occasion. Et dans le fond de son cœur, le jeune homme d’affaires souhaite qu’un jour, des gens de partout au Canada puissent, eux aussi, tomber en amour avec la bière de microbrasserie; de sa microbrasserie.

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