Une quarantaine d’actions à réaliser

Une quarantaine d’actions à réaliser
Anick Verville

DRUMMOND. Un deuxième écocentre; un second site pour valoriser les résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) ainsi qu’une tarification unitaire avec pesée des bacs de collecte des matières résiduelles font partie des analyses de faisabilité qui seront menées dans le cadre du Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) de la MRC de Drummond.

La première consultation publique sur le projet de PGMR avait lieu lundi soir à la salle du conseil de la MRC, avec les membres de la commission et devant une dizaine de personnes. La responsable du suivi du PGMR, Anick Verville a fait la présentation du projet qui est composé de 47 actions, dont 21 sont à réaliser par les municipalités.

Chaque résident devra faire plus d’efforts pour valoriser une plus grande quantité de matières résiduelles dans le but de réduire les matières enfouies. D’autre part, les ICI (le secteur des industries, des commerces et des institutions) et les CRD devront être mieux outillés et desservis. L’Express a assisté à la soirée et présente à ses lecteurs quelques actions mentionnées dans le plan provisoire.

«Selon les besoins et en respect avec l’entente signée entre la Ville de Drummondville, la MRC de Drummond et Waste Management, ouvrir, pour les citoyens, un nouvel écocentre», est indiqué dans le plan d’action. Cette action vise particulièrement à avoir un second écocentre pour les résidents qui demeurent loin de l’actuel écocentre.

Pour le secteur résidentiel, la fréquence des collectes sera revue. Des collectes ponctuelles, par exemple d’amasser le carton lors de la grande période des déménagements, pourraient être ajoutées à l’offre. Il y a aussi place à amélioration du côté des collectes ponctuelles des matières organiques. En 2014, seules quatre municipalités ont effectué une collecte de feuilles mortes et cinq, une collecte de sapins de Noël.

Toujours concernant les matières organiques, trois municipalités entendent miser sur le compostage domestique au lieu d’implanter la collecte à trois voies sur leur territoire. Une autre souhaite réaliser un projet pilote de compostage domestique et de collecte à trois voies avec traitement des matières organiques à la ferme.

À Drummondville, la collecte des matières organiques sera étendue aux CPE, aux garderies et aux écoles. La possibilité d’étendre la collecte des matières recyclables aux écoles sera par ailleurs étudiée. Il est également question de mettre en place un programme d’inspection des bacs de collecte.

L’évaluation des possibles systèmes de tarification unitaire basée sur la pesée des bacs portera sur les plans légal et technique.

ICI et CRD

Une évaluation de la possibilité d’offrir l’accès aux ICI à un écocentre sera menée. De la sensibilisation et de l’accompagnement pour les ICI figurent aussi au programme.

Du côté du secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition, il est indiqué, dans les actions à prendre, l’implantation d’un «écocentre» pour les résidus provenant des CRD, et ce, selon l’entente signée entre la Ville de Drummondville, la MRC de Drummond et Waste Management. Cette possibilité d’implanter un second centre de tri pour les CRD sur le territoire a fait sourciller Steven Blanchard, de l’entreprise JP Blanchard et fils. L’entreprise, qui tri déjà des CRD, ne serait pas à pleine capacité, ce qui fait dire à M. Blanchard qu’un second centre du genre ne ferait que diviser le marché. «On est à l’étape d’évaluation, pas à l’étape d’ouverture», a souligné Anick Verville.

Défis

Des problématiques et enjeux liés au PGMR ont aussi été soulevés par Anick Verville. Le faible coût de l’enfouissement des déchets s’avère être, comme dans d’autres municipalités qui ont un site d’enfouissement, un frein à la motivation de prioriser d’autres modes de gestion des matières résiduelles. «D’autres MRC qui accueillent un site d’enfouissement sur leur territoire ont aussi un tarif préférentiel. Ce n’est pas mauvais en soi, sauf que certaines matières sont envoyées à l’enfouissement au lieu d’être récupérées puisqu’il coûte moins cher d’enfouir que de récupérer», a indiqué la responsable du PGMR. Celle-ci a aussi noté que certaines municipalités manquent de ressources et travaillent souvent en silo. Pour cette raison, l’offre de services varie grandement d’une place à l’autre, ce qui affecte le taux de valorisation des déchets.

Site d’enfouissement

Dans le cadre de la révision de son PGMR, la MRC souhaite modifier son droit de regard à l’égard des matières résiduelles provenant de l’extérieur de son territoire et éliminées ici. Celui-ci est actuellement fixé à 540 000 tonnes et la MRC propose de l’abaisser à 370 000 tonnes, et ce, seulement si une nouvelle demande de certificat d’autorisation était déposée en vue d’un agrandissement du site d’enfouissement de Waste Management après 2020 ou s’il y avait un projet d’aménager un nouveau LET sur le territoire.

«J’ose espérer que votre nouveau droit de regard ne puisse jamais s’appliquer sur un agrandissement du site d’enfouissement ou sur l’installation d’une gazéification quelconque ou même d’un écocentre parce que ce site, bien qu’il m’apparaisse bien gérer, n’a jamais été au bon endroit. Il est trop près de la rivière», a commenté Berthe Tessier, du Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville (GODD).

Cette dernière s’est aussi prononcée sur l’idée de mettre en place une tarification directe. Elle a indiqué qu’elle est favorable à l’idée, «si elle s’applique uniquement au moment où on aurait vraiment fait tous les efforts pour que les citoyens puissent répartir leurs résidus.»

La seconde soirée de consultation publique se déroulera mardi soir à Saint-Germain. À la suite des consultations publiques, le PGMR sera modifié et sera déposé au gouvernement, qui prendra quelques mois pour l’analyser et, si tout est conforme, l’adoptera. Le processus pourrait se conclure vers la fin de 2015.

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