Des efforts concertés pour réhabiliter Mirage, un faucon pèlerin

Des efforts concertés pour réhabiliter Mirage, un faucon pèlerin

DRUMMONDVILLE. Depuis quelques mois déjà, le Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF), GPF – Gestion de la faune et Waste Management (WM) unissent leurs efforts dans un projet éducatif visant la réintroduction dans la nature de Mirage, un jeune faucon pèlerin orphelin abandonné au pied d’un nid et retrouvé il y a moins d’un an.

Mirage a été retrouvé sous le pont Laviolette, à Trois-Rivières. Il a été abandonné par ses parents. Un groupe d’ornithologues, observant depuis bien des années les comportements de ce couple nicheur, a décidé d’apporter l’oisillon à l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP) de la faculté vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Peu de temps après, l’UQROP, organisme scientifique à but non lucratif, a confié Mirage à GPF, plus précisément à son président, Marc-André Fortin.

«Le faucon pèlerin a beaucoup souffert de l’activité humaine, au point où il est aujourd’hui menacé d’extinction. En tant que biologiste très sensible à cette question, j’ai ici une occasion rêvée de contribuer à la protection de cette espèce en réhabilitant Mirage dans le milieu naturel. C’est un geste simple que nous posons, mais qui aura un impact important pour cette espèce», explique-t-il.

Ainsi, depuis l’automne, M. Fortin entraîne Mirage en vue de le rendre autonome et capable de voler de ses propres ailes.

Soulignons que celui-ci œuvre notamment au lieu d’enfouissement de Waste Management à Drummondville, où il fait voler chaque jour des faucons pour éloigner les goélands.

WM est l’hôte de ce projet auquel l’entreprise y participe étroitement, tant sur le plan financier que logistique.

«Comme entreprise, chaque geste que nous pouvons poser pour sauvegarder de telles espèces et contribuer à l’équilibre écologique a son importance. Nous sommes fiers d’appuyer cette initiative et de faire profiter de cette expérience enrichissante aux élèves du GARAF qui utilisent notre propriété comme lieu d’expérimentation bénéfique à leur formation», commente le directeur des affaires publiques de WM, Martin Dussault.

Projet éducatif

Le GARAF s’est joint au projet auquel il a greffé une vocation éducative en mettant à contribution des élèves de l’école secondaire Jean-Raimbault dans la démarche. Durant les dernières semaines, les jeunes ont confectionné deux nichoirs qui accueilleront Mirage sur le site d’enfouissement. Au cours de l’été, lorsque ce fauconneau de deux ans sera prêt à être libéré dans la nature, les élèves feront le suivi des étapes de réadaptation.

«Au GARAF, notre approche d’enseignement passe par des expériences concrètes. On ne pouvait pas demander mieux pour conscientiser les élèves à la fragilité de cette espèce. C’est une opportunité qui permettra de développer leur apprentissage dans le cadre d’un projet tangible de conservation de la biodiversité. Les élèves sont enthousiasmés», expose Pablo Desfossés du GARAF.

L’entraînement de Mirage reprendra au cours du mois de mars. Ses périodes de vols augmenteront graduellement durant le printemps en vue d’une remise en liberté complète au mois d’août prochain.

«Les deux nichoirs resteront en permanence sur le site d’enfouissement. Lorsqu’il sera autonome, il sera muni d’une bague afin que les ornithologues puissent le repérer facilement», fait savoir M. Fortin.

Progression

Le plus récent inventaire, réalisé en 2000 au Québec, fait état de 25 couples reproducteurs, dont 17 d’entre eux ont produit un minimum de 39 jeunes.

«Ces statistiques nous prouvent l’importance de poursuivre nos efforts. Encore aujourd’hui, le faucon pèlerin est une espèce menacée, mais nous sommes sur une montée», laisse entendre M. Fortin.

Le champion des chasseurs du ciel

Le Faucon pèlerin est une espèce de rapaces robuste, de taille moyenne, réputé pour être l’oiseau le plus rapide du monde en piqué. Il plonge sur sa proie à des vitesses pouvant atteindre plus de 200 km/h. Ses proies sont presque exclusivement des oiseaux, mais certains individus peuvent également s’attaquer à de petits animaux terrestres.

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