Le développement des CPE sur la glace

Le développement des CPE sur la glace
(Photo : Archives)

DRUMMOND. Ceux qui misaient sur le développement du réseau des centres de la petite enfance dans la région pour prendre soin de leur progéniture pourraient être fort déçus. Cinq des six projets totalisant 140 nouvelles places en CPE ne verront pas le jour de sitôt.

Ainsi, plus de la moitié des 211 places subventionnées en service de garde qui ont été promises à l’hiver 2013 dans la MRC de Drummond pourraient être remises aux calendes grecques.

Les places en CPE avaient d’abord été prévues pour 2016, puis remises vers 2019-2020. Avec les nouvelles normes de financement que le gouvernement souhaite imposer aux centres de la petite enfance, les projets de construction ou d’agrandissement deviennent quasi impossibles pour ces organismes à but non lucratif.

Jusqu’à tout récemment, le gouvernement assumait 100 % de la construction des nouveaux CPE et des agrandissements. Plus maintenant. À moins d’un changement de cap de la part du gouvernement Couillard, les CPE devront dorénavant contribuer à hauteur de 50 % du coût d’immobilisation. Ceux-ci n’auront d’autre choix que de se tourner vers le milieu puisqu’il est maintenant impossible pour eux d’accumuler de l’argent au-delà de leur fonds de roulement, maintenu à un seuil minimum.

« On ne cherche pas à investir sur la brique ; on cherche à investir sur les places », aurait affirmé la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, en novembre, selon Le Devoir.

Marie-Line Beaulieu, présidente du conseil d’administration au CPE Le Papillon enchanté, est déçue du report et inquiète de la réalisation-même des projets. Celle qui est aussi comptable professionnelle agrée estime qu’il sera impossible pour les CPE de financer 50 % de leur projet de développement si le gouvernement refuse qu’ils accumulent des fonds. «Le gouvernement voudrait qu’il y ait des partenariats avec le milieu pour que ça leur coûte moins cher, mais cela est très rare», ajoute-t-elle en soulignant que le gouvernement refuse qu’une entreprise se voit prioriser des places en CPE pour leurs employés en échange d’une implication financière, ce qui diminue l’intérêt pour le privé d’injecter des fonds dans de telles installations.

«J’ai vu la naissance des CPE, car ça fait 31 que je suis dans le milieu des services de garde. Aujourd’hui, ce que je vois, c’est un démantèlement», a laissé tomber la directrice générale du CPE Sur une patte, France Bussières, lors d’une conférence de presse avant les Fêtes.

Retardé, mais pas annulé

Le projet de construction d’un tout nouveau CPE à Saint-Cyrille-de-Wendover, comptant 80 places, ne serait pas en danger, indique Marie-Josée Laporte, instigatrice et membre du conseil d’administration provisoire du CPE Au cœur des découvertes. «On attend des nouvelles des députés et du Ministère», mentionne-t-elle au sujet des nouvelles normes de financement. Chose certaine, l’installation ne verra pas le jour avant 2019-2020. L’été dernier, le terrain situé à côté de l’aréna, qui appartient à la municipalité, a été réservé pour cet éventuel centre de la petite enfance. Le projet prévoit la création d’une vingtaine d’emplois.

Les projets reportés ou en danger

-CPE Le Papillon enchanté : 18 places à Drummondville et 31 à Notre-Dame-du-Bon-Conseil

-CPE Plumeau soleil : 8 places à Drummondville

-CPE La maison de Bécassine 3 places à Drummondville

-CPE Au cœur des découvertes : 80 places à Saint-Cyrille-de-Wendover

CPE ou garderie?

Un CPE est un organisme à but non lucratif alors qu’une garderie a une vocation privée. Des places à contribution réduite (dites subventionnées) sont disponibles dans tous les CPE alors qu’elles ne le sont pas dans toutes les garderies privées.

Projet sauvé de justesse

Le CPE Sur une patte avait reçu en 2012 l’approbation du gouvernement pour développer une nouvelle installation de 62 places, dont l’ouverture était prévue pour l’automne 2015 et pour laquelle 18 places étaient priorisées pour les enfants des mamans qui résident à l’Envolée des mères. Avant les Fêtes, France Bussières a eu une grande frousse puisque le projet risquait de tomber avec les nouvelles règles de 50 % du financement. Elle a finalement su, tout récemment, que son projet était sauvé.

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