Algonquin devra apporter des correctifs

Par Gerard Martin
Algonquin devra apporter des correctifs

Selon le MFFP

SAINTE-BRIGITTE-DES-SAULTS. Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a émis un avis de non-conformité quant au certificat d’autorisation environnementale détenu par la compagnie ontarienne Algonquin Power Fund (Canada) inc., qui exploite une petite centrale hydroélectrique sur la rivière Nicolet Sud-Ouest à Sainte-Brigitte-des-Saults.

À la suite d’une plainte formelle logée par la Fondation Rivières faisant écho, entre autres, à une série d’articles publiés dans L’Express et sur le site www.journalexpres.ca, et à la suite surtout d’une inspection menée en août dernier par Nathalie Gélinas et trois autres membres de l’équipe régionale, le MDDELCC en vient d’abord à statuer que cette centrale hydroélectrique ne respecte pas en tout temps le débit réservé de 1 m3/s, comme le lui commande l’article 123.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement.

De plus, toujours selon les résultats de cette visite, les inspecteurs ont constaté que plusieurs poissons étaient captifs dans des cuvettes qui ne sont pas toutes reliées au réseau hydrographique.

Dans cet avis, obtenu en vertu de la Loi sur l’accès à l’information à la suite donc d’une plainte de la Fondation Rivières, on demande à la compagnie Algonquin Power que des mesures soient prises pour pallier à ces manquements.

D’ailleurs, la compagnie avait jusqu’au 15 septembre dernier pour faire parvenir au MDDELCC le plan des mesures correctives qu’elle entend mettre de l’avant, particulièrement pour régler le sort des poissons captifs.

Faut-il rappeler que L’Express a fait état à deux occasions différentes des témoignages de citoyens rapportant au cours de l’été dernier, photos à l’appui, la présence de poissons morts au pied du barrage.

Ministère de la Faune

Dans ses recommandations, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), qui est également partie prenante dans ce dossier, insiste pour que la compagnie ontarienne se conforme au respect du débit minimal tel qu’il apparaît au certificat d’autorisation.

Ledit ministère se dit par ailleurs d’avis qu’aucune passe migratoire à poissons ne doit être aménagée à cet endroit, sauf qu’il fait valoir que l’actuelle voie de migration pour le poisson doit être bonifiée par l’aménagement d’interconnexions entre certaines cuvettes.

Chose certaine, la Fondation Rivières a plusieurs choses à dire concernant ce non-respect du certificat d’autorisation, si bien que dans un communiqué de presse (que nous publierons), son président, Alain Saladzius, va même jusqu’à dire qu’en agissant ainsi, Algonquin Power tue la faune aquatique.

Même si le MDDELCC n’est pas allé jusque-là, il a néanmoins utilisé les mots «conséquences graves».

«Devant l’ampleur du désastre écologique, la Fondation Rivières demande au ministre David Heurtel d’appliquer l’article 115.10 (par. 1 et 2) 1 de la Loi sur la qualité de l’environnement qui lui permet de suspendre le certificat d’autorisation, le temps que le ministère détermine le débit qui répond aux recommandations de la Commission Doyon et aux exigences de cette Politique», demande M. Saladzius en commentant cet avis de non-conformité.

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