Les graffitis continuent de faire des ravages

Les graffitis continuent de faire des ravages

DRUMMONDVILLE. Une "surprise" attendait le personnel de l’école À L’Orée des bois au retour des vacances. Les murs de l’établissement scolaire étaient tapissés de graffitis. Depuis juin dernier, la direction a dû adresser quatre plaintes à la Sûreté du Québec pour dénoncer ce méfait public, coûteux pour les contribuables.

Cette école n’est pas le seul établissement scolaire de la Commission scolaire des Chênes à être aux prises avec cette problématique. La consigne émise par l’organisation est d’informer la Sûreté du Québec dès l’apparition d’un graffiti. Ce que Mme Moreau a fait. Cette directrice souhaite néanmoins inviter la population des environs à garder l’œil ouvert et à dénoncer tout délit semblable. "Il ne faut pas hésiter à appeler la police", dit-elle. Même si des caméras filment l’activité sur le site extérieur de l’école, rien n’est plus efficace que la vigilance des citoyens.

Composé d’un grand nombre de petites familles, ce quartier est fort animé. "En soirée, ça circule beaucoup dans la cour d’école. Des adultes prennent des marches. Des jeunes jouent au tennis sur les murs. Et c’est correct! Mais s’il y a encore de l’activité à 23 h, c’est peut-être douteux", signale-t-elle.

Certains graffitis ont été dessinés sur la façade de l’école longeant directement des résidences du voisinage. Certains ont même été peints en hauteur. "Ils ont grimpé sur la toiture pour barbouiller", constate-t-elle.

Les auteurs des graffitis sont également actifs en tout temps, puisque les tags ont été dessinés les soirs de semaine comme de fins de semaine. "Ça varie", observe Mme Moreau.

Un règlement fait la guerre aux graffitis

Depuis l’adoption, en février 2012, d’un règlement municipal, les propriétaires d’un immeuble sur lequel est dessiné un graffiti ont l’obligation de le faire disparaître rapidement. L’école À l’Orée des bois dispose, à l’interne, de ressources pour nettoyer les barbouillages, mais ces interventions ont un coût. Au retour des vacances, plusieurs centaines de dollars ont dû être investies, en temps et en produits spéciaux, pour le nettoyage. "Ceux qui ont passé l’été sur les murs ont été beaucoup plus difficiles à partir", commente Mme Moreau.

L’établissement scolaire est intervenu assez rapidement pour s’éviter un avis de la Ville, qui compte un préposé chargé de prendre en photos les graffitis présents sur le territoire. Ce responsable envoie une lettre aux propriétaires des bâtiments, leur demandant de les faire disparaître dans un délai 30 jours. Ceux qui n’interviennent pas à temps doivent payer une amende de 300 $.

En limitant la durée de vie des "œuvres d’art", la municipalité comptait ainsi dissuader les coupables, explique Lucie Bergeron, directrice des communications par intérim à la Ville de Drummondville.

80 dossiers de graffitis en 2012

Après l’entrée en vigueur de cette réglementation, la Ville a traité pas moins de 80 dossiers. Ce nombre élevé laisse croire que les graffitis s’étaient accumulés sur le territoire au fil des ans. Depuis le début de 2014, une douzaine seulement a été répertoriée. Le phénomène est-il en perte de vitesse? Les propriétaires sont-ils plus rapides à les éliminer? Chose certaine, l’été reste la saison critique, alors que les parcs et les écoles demeurent des endroits de prédilection pour ces artistes en mal de visibilité.

Chaque année, la Ville doit payer environ 20 000 $ pour nettoyer les graffitis sur ses installations et ses équipements. Le personnel a tenté d’utiliser des matériaux dotés d’un fini anti-graffiti, sauf que l’expérimentation s’est avérée plus ou moins concluantes, puisque l’utilisation des oses à pression, indispensables dans de tels cas, enlevait les propriétés protectrices.

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