La Foire aux malheurs

Par Jessica Ebacher
La Foire aux malheurs
Fourmis charpentières

DRUMMONDVILLE. L’histoire de Karine de Chantal et de Yves Provost fait peur. (Voir le texte ici) Acheter une maison, y voir apparaître des vices cachés dignes de la Foire aux malheurs et finalement se rendre compte que les recours sont très limités, voilà un cauchemar que tout nouvel acheteur devrait redouter.

L’inspection avant l’achat s’est avérée insuffisante dans leur cas. Comme un inspecteur ne peut pas ouvrir un mur pour examiner les fondations et l’isolation, il n’a pas été possible de voir les dégâts avant que les indésirables, les fourmis charpentières et les infiltrations d’eau, dans ce cas précis, se manifestent et qu’ils poussent l’investigation plus loin.

L’animatrice de l’émission «On efface et on recommence», Chantal Lacroix, mentionne que son équipe a reçu environ 6000 demandes de gens qui souhaitaient participer à l’émission et bénéficier des travaux. De ce nombre, plusieurs devaient composer avec la présence de fourmis charpentières ou de moisissure. C’est donc dire que ces problèmes sont possiblement plus fréquents qu’ils pourraient le paraître.

Mais les vices de la maison de Karine de Chantal et Yves Provost n’étaient pas limités aux fourmis et à la moisissure. Il semblerait que les rénovations réalisées en 2001 ont été faites par une personne qui ne possédait pas l’expérience et les connaissances requises pour ce type de travaux.

Lorsque les murs ont été ouverts pour voir d’où provenaient les infiltrations d’eau, les professionnels ont constaté que les poutres de soutien étaient loin d’être conformes. C’est alors que les spécialistes ont fait état de risques d’effondrement.

L’entrepreneur général, Jean-François Cartier, explique qu’il s’agit d’un exemple qui montre que des travaux réalisés par une personne qui ne s’y connait pas dans le domaine peuvent être catastrophiques.

Au stade initial du projet dans le cadre de l’émission, il était question de refaire seulement l’étage au-dessus du rez-de-chaussée. Toutefois, lorsque l’entrepreneur a analysé le tout, il s’est mis à l’évidence: les murs de soutien ne pourraient pas supporter quelque structure que ce soit.

«Toutes les portées des murs sont à la mauvaise place. Refaire le haut impliquait beaucoup trop de choses en bas (pour solidifier la base)», explique-t-il en ajoutant que l’isolation des murs extérieurs était aussi inappropriée. De là est venue la décision de recommencer à zéro.

Peu de recours

Avant d’en arriver à faire appel à «On efface et on recommence», le couple avait entrepris des démarches légales. Ils souhaitaient que l’ancien propriétaire reconnaisse la présence de vices cachés et paie la note.

«Notre avocate nous a dit que ça pouvait prendre trois ans avant que l’on passe en cour. Elle nous a aussi dit que même si le juge obligeait l’ancien propriétaire à rembourser la maison, que celui-ci ne paierait pas», raconte Karine de Chantal.

«Le système est mal fait. La loi est bonne pour les riches et pour les pauvres. La classe moyenne n’y a pas droit, sinon, elle se fait ruiner par les avocats», souligne pour sa part Yves Provost en faisant référence au portefeuille bien garni dont disposent les gens fortunés et l’aide juridique que peuvent avoir les moins nantis.

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