Des carpes mortes trouvées au pied du barrage de Sainte-Brigitte-des-Saults

Par Gerard Martin
Des carpes mortes trouvées au pied du barrage de Sainte-Brigitte-des-Saults

SAINTE-BRIGITTE-DES-SAULTS Déjà préoccupée par le dossier de la mini-centrale hydroélectrique Algonquin Power de Sainte-Brigitte-des-Saults, la Fondation Rivières vient sans doute d’ajouter à son tableau une raison additionnelle de s’intéresser à la santé de la rivière Nicolet Sud-Ouest qui l’alimente puisque l’un de ses membres, Pierre Leclerc en l’occurrence, rapporte la découverte des corps de carpes mortes gisant au pied du barrage en question.

Traversant la région pour son travail, le mercredi 4 juin, M. Leclerc a eu la bonne idée, voire l’instinct, de bifurquer vers Sainte-Brigitte-des-Saults pour vérifier la situation de ladite rivière à cette période-ci de l’année.

La Fondation Rivières, organisme à but non lucratif qui milite pour la conservation des cours d’eau du Québec, avait fait une sortie l’automne dernier à la veille de l’échéance du contrat d’achat d’électricité liant Hydro-Québec à la compagnie ontarienne qui exploite cette mini-centrale.

À son titre de porte-parole de la Fondation Rivières, M. Leclerc avait questionné publiquement les autorités ministérielles concernées et Hydro-Québec sur deux aspects à considérer avant de procéder à ce renouvellement de contrat, soit la justification de l’absence d’une passe migratoire à poissons et la façon de mesurer le débit échohydrologique qui, selon l’organisme, pourrait comporter des failles.

Plainte officielle

Toujours est-il que ce mercredi 4 juin, M. Leclerc s’est rendu sur les berges de la rivière Nicolet Sud-Ouest, au pied du barrage et de la centrale hydroélectrique en empruntant un petit chemin de terre.

À son arrivée sur les lieux, l’attention de l’agent de recherche et de communication à la Fondation Rivières a tout de suite été attirée par la présence de poissons morts.

Comme M. Leclerc avait pris soin de se munir de son appareil-photo, il a saisi quelques clichés qu’il a par la suite acheminés au Centre de contrôle environnemental du Centre-du-Québec, tout en logeant du coup une plainte officielle pour dénoncer cette «situation alarmante».

Se gardant de sauter aux conclusions trop rapidement, Pierre Leclerc a néanmoins demandé qu’il y ait enquête.

Le représentant de la Fondation Rivières explique dans le libellé de sa plainte environnementale que les photos l’accompagnant ont été prises «à environ 100 à 200 mètres en aval du bief asséché par le faible débit causé par le barrage. Il s’agit d’une demi-douzaine de cartes mortes près de nappes de fluides de contaminants qui semblent provenir des berges, côté ouest de la rivière, au pied des résidences.»

M. Leclerc a également confié au représentant du journal L’Express qu’il a vu des carpes toujours vivantes tentant de survire dans cet environnement, ce qui, selon lui, démontre bien qu’il y a une faune aquatique à cet endroit.

En conséquence, la Fondation Rivières demande au Centre de contrôle environnemental du Centre-du-Québec qu’il tente de déterminer la cause de cette mortalité et veut surtout savoir ce qu’entend faire le ministère pour y remédier.

Selon M. Leclerc, cette plainte environnementale a été bien accueillie par l’organisme, si bien qu’il a reçu la confirmation qu’elle sera traitée.

Il va sans dire que la Fondation Rivières ne s’attendait pas à moins, d’autant plus que d’autres développements pourraient suivre en lien avec ce dossier.

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