Louis-Philippe Bond fait des guitares sur mesure

Louis-Philippe Bond fait des guitares sur mesure
Louis-Philippe Bond tient un de ses instruments faits sur mesure

My name is Bond, Louis-Philippe Bond, luthier de profession, propriétaire d’un atelier de fabrication de guitares sur mesure.

Évidemment, ce n’est pas de cette façon qu’il se présente, car, de toutes façons, Louis-Philippe Bond, âgé de 31 ans, a seulement à montrer ses instruments… qui parlent pour lui en quelque sorte.

Bien installé dans un atelier de 30 pieds par 50, derrière sa maison située dans le 5e Rang de Saint-Majorique-de-Grantham, où bien sûr l’humidité est rigoureusement contrôlée, l’artisan-musicien peut mettre jusqu’à 100 heures pour concevoir et créer une guitare électrique de 6,7 ou 8 cordes, une guitare acoustique ou une basse électrique de 4, 5, 6, 7, 8, 9 ou 10 cordes.

«Ça fait maintenant trois ans que je fais des guitares selon les besoins de mes clients. J’en suis à ma 28e guitare. J’y ai mis beaucoup de temps et d’argent pour en arriver là. Et l’investissement n’est pas terminé car je viens justement de commander une super machine qui sera capable de découper le bois à partir d’un plan à l’ordinateur. Au lieu de faire manuellement ce travail qui est de haute précision, ce qui peut me prendre habituellement une cinquantaine d’heures, le boulot sera exécuté électroniquement et rapidement. Je sauverai du temps et je pourrai créer des modèles de séries, ce qui me permettra au bout du compte de développer d’autres marchés», avance le jeune homme d’affaires, qui se spécialise dans la recherche des bois rares et spéciaux, exotiques comme locaux.

Car, selon lui, même pour une guitare électrique, le secret d’un bon son c’est la qualité du bois. «Ne vous demandez pas pourquoi une marque populaire se vend 1000 $ et une Les Paul 2500 $, la différence est dans la qualité du bois. Gibson utilise de l’acajou par exemple, un bois plus cher. J’ai une liste de 40 fournisseurs de bois provenant de nombreux pays. J’ai fait venir de l’ébène du Gabon, du buckeye du Japon, de l’acajou de l’Afrique, du noyer des États-Unis, du cerisier de chez nous au Québec. Pour ce dernier, je le coupe moi-même sur des terres qui appartiennent à mon père et à mon grand-père. C’est le fun de couper son bois, mais c’est compliqué de choisir le bon. Il y a aussi l’oystrier, que les connaisseurs surnomment le bois de fer tellement il est dur».

Fondateur de Bond Instruments, Louis-Philippe a eu une formation en ébénisterie avant de suivre un cours privé en lutherie de Marc Saumier, de Kingsbury. «Mes clients, que je reçcois sur rendez-vous seulementm sont des musiciens d’expérience qui peuvent se payer une guitare fait à la main dont le prix est plus élevé. Ils me disent ce qu’ils veulent avoir, le son qu’ils recherchent, et c’est à moi de faire ce qu’il faut, à partir du bois approprié, pour leur donner satisfaction. Un de mes clients est Daniel Mongrain, le guitariste de Dan Bigras. Comme tous les musiciens d’expérience, il sait ce qu’il veut», de mentionner le luthier natif d’Acton Vale.

Les guitares de Bond Instruments ne sont pas données. Prix de base: 2000 $ à part les options. Le luthier annonce toutefois que ses prix baisseront avec l’arrivée de sa machine à découper électronique. Actuellement, il est à terminer une guitare démo qui comporte 16 essences de bois. Le corps de la guitare comprend plusieurs strates de bois de différentes épaisseurs. Sur le manche conçu pour 8 cordes, les frettes, ces petites barrettes qui correspondent à une partie surélevée de la touche, permettant de choisir la longueur de corde qui va entrer en vibration, seront en angle, penchées vers la gauche dans le bas du manche et vers la droite dans le haut, comme pour suivre l’angle de la main qui fait les accords. Il est l’un des rares à utiliser cette technique.

Louis-Philippe Bond a son site web (www.bond-instruments.com) et il est sur Facebook (facebook.com/BondInstruments) où il peut tenir le client au courant de la fabrication de sa guitare sur mesure, étape par étape.

Ah oui, il est un proche voisin de Davy Gallant, qui opère un studio d’enregistrement. Le 5e Rang est peut-être une future rue des artisans!

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