Pétro-T doit combattre des mesures agressives d’Ultramar

Pétro-T doit combattre des mesures agressives d’Ultramar
Pétro-T doit évoluer avec l'offre et la demande dans le marché pétrolier.

Les automobilistes qui ont remarqué un écart prononcé entre le prix au litre du super sans plomb de Pétro-T et celui par exemple d’Ultramar, allant jusqu’à quatre cents de différence dans la journée de lundi de cette semaine, doivent savoir qu’une guerre de prix sévit actuellement à Drummondville et que ce n’est pas par caprice que l’entreprise du Drummondvillois Léo-Paul Therrien cherche quotidiennement à combattre les mesures souvent agressives des géants de l’industrie pétrolière.

Pétro-T affichait en effet un prix de 1,34 $ le litre pour le super sans plomb alors qu’Ultramar se limitait à 1,30 $ dans la journée de lundi. Par contre le prix du régulier était à peu près égal aux deux endroits, soit à 1,22 $ le litre.

«C’est toujours une question liée à l’offre et à la demande», explique d’entrée de jeu Jean-Claude Clément, directeur général de la société Les Pétroles Therrien, dont le siège social est situé à l’angle du boulevard Lemire et de la rue Haggerty. «Depuis la mi-juin, le prix du super sans plomb a augmenté considérablement. Ultramar, qui possède l’une des deux seules raffineries au Québec (l’autre étant celle de Pétro-Canada), a décidé de raffiner davantage l’essence ordinaire, créant une plus grande rareté du super sans plomb, d’où le prix à la hausse. Il faut savoir que la compagnie Ultramar agit à l’américaine, se montre très agressive, vise à contrôler le marché et veut notre mort. Nous sommes ciblés et on doit surveiller nos achats à tous les jours pour être en mesure de tenir notre bout».

Selon M. Clément, si les automobilistes «avaient comparé nos prix avec ceux de Shell ou Pétro-Canada, ils auraient vu qu’ils étaient semblables. Il y a certainement des périodes de l’année où le portrait ne semble pas nous favoriser, surtout par rapport à Ultramar, mais, sur l’ensemble de l’année, nous demeurons compétitifs».

Le site web de la Régie de l’Énergie, du gouvernement du Québec, indique, sous l’onglet «composantes estimées des prix à la pompe», qu’une entreprise indépendante comme Pétro-T perd 5 cents du litre d’essence régulière en le vendant 1,21 $ comme ce fut le cas le 16 juillet: le prix du pétrole brut en dollar canadien revient à 0,67 $ le litre et il faut ajouter 14,5 cents pour le raffinage, 0,6 cents pour le transport et le total des taxes (44,7 cents) pour un grand total de 1,26 $.

«On peut se permettre de vendre à perte à Drummondville, où une guerre de prix est menée, mais le risque peut être réparti sur l’ensemble de notre réseau qui compte 153 stations-service», mentionne M. Clément, qui nous apprend au passage que Pétro-T a acheté 25 stations-service l’automne dernier. «Comme le précise la Régie de l’Énergie, sur une moyenne de 52 semaines, la marge du détaillant est de 4,9 cents ou 4 %. Actuellement, l’écart entre le régulier et le super est de neuf cents. Mais, aussitôt que nous aurons une chance, nous allons diminuer cet écart. Je ne peux donner de chiffres précis, qui demeurent confidentiels, mais vous pouvez dire que le volume de l’essence super représente entre 5 et 10 % de notre volume de ventes.

«Croyez-moi, si on était capable de vendre moins cher, on le ferait. Mais je rappellerai que, contrairement à nos compétiteurs, les profits sont réinvestis ici et que Petro-T est une entreprise qui génère plus de 1000 emplois directs et indirects, dont 25 au siège social. En plus, les automobilistes peuvent profiter d’une promotion le mercredi et le jeudi alors que l’essence super est réduite de trois cents», a fait valoir Jean-Claude Clément.

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