Des projets innovants se préparent dans la région

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Par Emmanuelle LeBlond
Des projets innovants se préparent dans la région
’inclusion des aînés dans la société est le cheval de bataille du Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville. (Photo : Depositphoto)

DOSSIER. Le Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville travaille sur différentes initiatives pour favoriser les liens intergénérationnels. D’un côté, un projet de jumelage entre étudiants et aînés est en branle; de l’autre, l’implantation d’un quartier intergénérationnel à Saint-Lucien figure sur la table à dessin.

L’inclusion des aînés dans la société étant le cheval de bataille du centre de recherche, c’est pour cette raison que le projet de jumelage étudiants et aînés a été créé. «Nous allons jumeler des étudiants collégiaux à des résidences pour aînés. Ils vont habiter là. Ils occupent un petit studio. En échange, ils doivent faire une quarantaine d’heures de bénévolat par mois», explique la directrice Nathalie Mercier.

Si le projet a débuté l’année dernière, Mme Mercier espère que des jumelages seront réalisés à temps pour la prochaine rentrée scolaire, à l’automne. D’ici là, les participants devront se préparer. «Il va avoir une trousse pour le gestionnaire ou la personne qui est responsable du jumelage et une trousse pour le jeune. Ça va lui permettre de bien comprendre la résidence, mais aussi l’aîné qui vit dans un contexte de résidence.»

Le modèle de l’insertion de logement étudiant dans une résidence pour personnes âgées n’est cependant pas nouveau au Québec. En 2017, une étudiante a habité à la résidence des Marronniers à Trois-Rivières, en échange de dix heures de bénévolat par semaine. Cette dernière a été choisie parmi 20 candidats.

«Puisque c’est peu documenté, on veut déterminer les freins et les leviers de la cohabitation. On veut favoriser un modèle que d’autres RPA pourraient utiliser», soutient Mme Mercier, en précisant que le projet de cohabitation est en collaboration avec le Groupe Pelletier.

Un quartier bien spécial

Une autre initiative anime le Centre collégial d’expertise en gérontologie. Il s’agit d’un quartier intergénérationnel dans la municipalité de Saint-Lucien. «On attend des nouvelles de la ministre Marguerite Blais. On lui a présenté le projet avec des fonctionnaires du ministère de la Santé et des Services sociaux et du Secrétariat aux aînés.»

Mme Mercier a une vision précise du quartier souhaité. «On ne veut pas un quartier de mini maisons. On veut un quartier avec des habitations différentes pour des personnes seules ou plusieurs personnes. Il peut avoir une mère monoparentale avec son enfant qui habite à côté d’un aîné dans le même quartier. On ne veut pas avoir que des aînés autour», soutient-elle.

L’entraide sera mise de l’avant. «Certaines personnes âgées pourront faire le choix d’habiter avec leurs amis dans une maison, amène-t-elle. On veut que la personne reste le plus longtemps possible dans son environnement, tant qu’elle est autonome.»

Soulignons que ce projet nommé Aménager chez soi se tient avec la collaboration de la municipalité de Saint-Lucien, l’Observatoire Ivanhoé-Cambridge de l’Université de Montréal et Diversimmo.

Au-delà du projet de construction

Il est important de préciser que le carrefour d’habitations est bien plus qu’un simple projet de construction, selon Mme Mercier. Entre autres, l’Observatoire Ivanhoé-Cambrige de l’Université de Montréal entend miser sur l’aménagement du territoire.

«En développant un quartier en ruralité, il faut prendre en compte l’accessibilité de celui-ci. On aimerait inclure des parcs, une salle communautaire, un jardin communautaire ou une épicerie. On évalue les possibilités», explique-t-elle.

La directrice du centre de recherche rappelle que ce genre d’initiative vient répondre à un besoin. «Les Maisons des aînés s’ouvrent dans les milieux urbains. Il n’y en a pas en ruralité. Grâce à notre projet, les aînés qui vivent en zone rurale peuvent conserver leurs repères et leur réseau social sans s’exiler en ville», termine-t-elle.

Selon les évaluations du moment, le projet Aménager chez soi inclurait une quinzaine d’habitations de tout genre, et ce, pour des tranches d’âges distinctes.

 

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